La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé lundi Israël à faire des choix "difficiles mais nécessaires" pour la paix, au premier jour d'une visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visant à renouer les liens avec son allié. Les relations sont passablement dégradées entre les Etats-Unis et Israël en raison du refus de M. Netanyahu de lâcher du lest sur la colonisation. Mais une avancée vers la paix "exige que toutes les parties, y compris Israël, fassent des choix difficiles mais nécessaires", a déclaré Mme Clinton, selon des extraits d'un discours qu'elle doit prononcer au Congrès annuel de l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), le principal lobby pro-israélien. M. Netanyahu doit participer lundi à ce congrès. Mais le Premier ministre israélien n'a rien cédé sur un gel de la colonisation à Al Qods, dont la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 alors qu'il doit rencontrer aujourd'hui mardi le président Obama. Mais, notent les responsables israéliens, il aura face à lui un président américain renforcé par sa victoire à la Chambre des représentants sur le plan de réforme du système de santé. De son côté, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, s'est entretenu lundi à Amman avec le président palestinien Mahmoud Abbas pour tenter de lancer les négociations indirectes. Il a affirmé qu'il cherchait à établir "les conditions qui permettront de lancer les pourparlers indirects", espérant qu'ils "mèneront vers un accord qui lancera le processus d'une paix globale au Moyen-Orient et permettra (l'établissement) de deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte". Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat a rejeté sur Israël "la responsabilité du blocage des négociations par sa politique de colonisation à Jérusalem et de provocation". M. Netanyahu avait écarté dimanche toute concession sur la colonisation à Al Qods en répétant que "la politique de construction à Al Qods la même que celle qui prévaut à Tel-Aviv". Raid aérien israélien L'aviation israélienne a mené dans la nuit de dimanche à lundi un raid dans le sud de la bande de Gaza, après un tir de roquettes palestinien, a-t-on appris de source palestinienne. Des appareils ont attaqué un tunnel dans le secteur de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, sans faire de blessé, selon des témoins . Un porte-parole militaire a confirmé le raid affirmant que l'armée de l'air avait "frappé un tunnel servant à la contrebande d'armes, en riposte aux tirs de roquettes". Selon lui, cette attaque vient en réponse à une intensification des tirs de roquettes, ces derniers jours. Une roquette a été tirée dimanche soir à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégât, a indiqué auparavant l'armée israélienne. Selon l'armée, neuf roquettes ont été tirées depuis jeudi, l'une tuant un ouvrier agricole thaïlandais dans le sud d'Israël. En représailles, l'aviation israélienne avait effectué une série de raids visant la bande de Gaza, blessant légèrement deux personnes. Selon un bilan de l'armée, les groupes armés palestiniens ont tiré quelque 150 roquettes et 75 obus de mortier contre Israël depuis la fin de l'offensive dévastatrice militaire israélienne "Plomb durci" contre l'enclave palestinienne en décembre 2008-janvier 2009. Mise en garde palestinienne Le porte-parole du gouvernement palestinien Ghassan Khatib a réclamé une enquête indépendante sur la mort de deux Palestiniens tués par l'armée israélienne dimanche en Cisjordanie, citant des témoignages selon lesquels ils auraient été abattus après leur arrestation. Selon l'armée sioniste, "les deux hommes ont essayé de poignarder un soldat durant une patrouille de routine près du point de contrôle d'Aouarta, près de Naplouse. L'armée a ouvert le feu et leur mort a été confirmée". Il s'agissait de deux cousins, Mohamed et Saleh Kaouarik, tous deux âgés de 19 ans. Un responsable du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a déclaré que les deux hommes avaient été tués "de sang-froid". "Personne ne peut imaginer que nous resterons les bras croisés face à ce qui est en train de se passer", a averti Mahmoud al Aloul lors des funérailles des jeunes gens, qui ont rassemblé quelque 1.500 personnes à Aouarta. L'un des corps était enveloppé dans le drapeau jaune du Fatah, l'autre dans le drapeau vert de son rival le Hamas. Deux adolescents palestiniens ont également été tués samedi en affrontant à coups de pierres l'armée israélienne dans un autre village proche de Naplouse. Ghassan Khatib a souligné que ces quatre décès en 48 heures constituaient le plus lourd bilan de violences pour les Palestiniens en Cisjordanie depuis plus d'un an.