Mme Hillary Oldham Clinton a condamné l'attitude « profondément négative » du sieur Benyamin Netanyahu. Dans son irritation, la Secrétaire d'Etat américaine aurait employé « des mots très durs » envers le Premier ministre de Tel-Aviv. Le Quartette aussi a condamné les nouvelles constructions à Al Qods. Netanyahu n'en a cure de tout ça. Il a même minimisé le risque d'une dégradation des relations avec Washington. Ce qui ne l'empêche pas de persister dans son aveuglement et poursuivre sa politique de colonisation. Et dans la foulée, prolonger le bouclage de la Cisjordanie et procéder à l'arrestation d'un cadre de Hamas en en Cisjordanie occupée. Israël a décidé samedi de proroger jusqu'à mardi minuit le bouclage total de la Cisjordanie et de limiter l'accès dimanche à l'esplanade des Mosquées, de crainte d'attentats et de violences, a-t-on appris de sources militaires et policières israéliennes. Le bouclage strict de la Cisjordanie, censé s'achever à samedi minuit, a été ordonné par le ministre de la Défense Ehud Barak "pour motifs sécuritaires", compte tenu d'un risque maintenu d'attentats, selon un porte-parole de l'armée. Il a pris effet à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi. La police va maintenir par ailleurs son dispositif renforcé à Jérusalem-est, secteur dont la population est en majorité arabe et où des heurts sporadiques ont eu lieu ces derniers jours, selon M. Rosenfeld. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a appelé vendredi dernier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour condamner son attitude "profondément négative" envers Washington, employant des mots très durs envers le principal allié des Etats-Unis au Proche-Orient. Mme Clinton, "irritée" d'un nouveau coup dur pour le processus de paix, a signifié à son interlocuteur que l'annonce de nouvelles constructions juives à Jérusalem-est était "un signal profondément négatif quant à l'approche par Israël de la relation bilatérale". Le ministère israélien de l'Intérieur avait annoncé cette semaine, en pleine visite de M. Biden, un projet de construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem-est, suscitant un vaste mouvement de réprobation, y compris à l'intérieur d'Israël. La chef de la diplomatie américaine "a dit ne pas comprendre comment ceci avait pu se produire, en particulier sachant le grand intérêt des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël", a rapporté son porte-parole, Philip Crowley. La dureté du ton employé par Hillary Clinton est pratiquement sans précédent dans les relations entre Israël et les Etats-Unis. La tension, aujourd'hui encore, est liée au processus de paix laborieusement relancé par l'Amérique et qui menace déjà de caler. Mais le contexte israélo-américain est fort différent, commente sous couvert de l'anonymat un expert à Washington. "A la différence de Bush et Baker à l'époque, Clinton et Biden sont de très proches amis d'Israël", explique cette source. Mme Clinton est sincèrement "irritée", a confié un membre de son entourage. Washington redoute que les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, que les Etats-Unis ont travaillé à mettre sur pied depuis des mois, soient mort-nées du fait de cette annonce. Le président palestinien Mahmoud Abbas exclut désormais la poursuite de ce dialogue par Etats-Unis interposés sans une annulation des annonces israéliennes, Hillary Clinton a redit à M. Netanyahu que son initiative "affaiblissait la confiance dans le processus de paix" embourbé depuis 15 mois. "Elle a dit très clairement que le gouvernement israélien devait montrer non seulement par des mots, mais aussi par des actes précis, qu'il était engagé envers la relation (avec les Etats-Unis) et le processus de paix", a insisté M. Crowley. Le Quartette condamne Le Quartette a condamné vendredi la décision d'Israël d'autoriser de nouvelles constructions à Jérusalem-est et appelle toutes les parties concernées à soutenir la reprise rapide d'un dialogue. Dans un communiqué publié par l'ONU, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) avertit aussi que "tout acte unilatéral de la part d'une des parties ne doit pas préjuger du résultat des négociations et ne sera pas reconnu par la communauté internationale". "Le Quartette condamne la décision d'Israël d'autoriser la construction de nouvelles habitations à Jérusalem-est", dit le texte. "Le Quartette est convenu de surveiller de près les développements à Al Qods et se réserve la possibilité de prendre toute mesure supplémentaire que la situation sur le terrain pourrait requérir". Il "réitère que la paix arabo-israélienne et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, contigu et viable est dans l'intérêt fondamental des parties, de tous les Etats de la région et de la communauté internationale". La déclaration du Quartette survient après que les Etats-Unis ont accusé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de saper les relations de son pays avec Washington. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait "condamné" cette semaine le projet israélien de construction de nouveaux logements à Jérusalem-est et considéré que toutes les colonies sont "illégales". Le chef de l'ONU a discuté des nouvelles constructions avec Hillary Clinton vendredi au siège de l'ONU et rendu hommage à ses efforts pour relancer le processus de paix. Netanyahu persiste et poursuit le bouclage Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a minimisé dimanche le risque d'une dégradation des relations avec Washington, sans pour autant revenir sur sa politique de colonisation, après le coup de froid lors de la visite du vice-président américain Joe Biden. La presse israélienne s'alarmait dimanche de la "crise ouverte" avec Washington, au vu des vives réactions américaines à l'annonce, durant cette visite, d'un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-est, ressentie comme une "humiliation" par le principal allié d'Israël.