Malgré l'arsenal répressif déployé par les autorités provinciales, la pratique du narguilé poursuit sa progression alarmante dans les établissements de Sidi Bouzid. Le gouverneur Mohamed Atfaoui, pourtant intransigeant dans sa croisade contre ce fléau, se heurte à une résistance organisée des tenanciers, certains n'hésitant pas à se prévaloir de protections influentes pour perpétuer leur commerce illicite. Les descentes répétées de la gendarmerie, ponctuées de saisies matérielles et de fermetures administratives, peinent à enrayer ce phénomène. Les spécialistes en pneumologie rappellent avec insistance l'équivalence toxique : une seule séance de narguilé équivaut à l'inhalation de trente cigarettes, avec des conséquences pulmonaires et carcinogènes démultipliées. Cette situation préoccupante, particulièrement chez les jeunes en quête de divertissement estival, suscite l'indignation croissante des acteurs associatifs. Ces derniers réclament une stratégie multidimensionnelle combinant sanction, prévention et éducation, seule à même de contrer l'ancrage de cette pratique dans les mœurs locales. Le cas de Sidi Bouzid, devenu emblématique de cette dérive, interroge sur l'efficacité des dispositifs actuels de protection de la santé publique.