L'adage qui dit qu'il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir trouve ici toute la portée de sa morale, surtout en ce qui concerne le phénomène de la chicha, des réels dangers et ravages que cette pratique peut causer sur la santé. Il faut savoir que toutes les études scientifiques ont démontré depuis bien longtemps les effets néfastes du narguilé sur la santé de celles et ceux qui fument le tabac parfumé. Une session de narguilé équivaut au moins à 40 cigarettes ! Le narguilé, connu sous le nom de chicha, est devenu aujourd'hui très prisé par une large frange de la population Marocaine, jeunes et moins jeunes s'adonnent tous les jours à cette pratique nuisible. La consommation de ce tabac parfumé à s'inviter dans la plupart des cafés et salons de thé. Les cafés chicha sont particulièrement présent au niveau des grands boulevards et artères très fréquentés, c'est notamment le cas de la rue Mohamed Diouri où les cafés de Chicha sont ouverts de 7 heures du matin jusqu'à une heure tardive au vue et su des autorités qui ferment les yeux, au moment où le ministère de l'intérieur clame haut et fort qu'il entend mettre un terme définitif à cette pratique. Un phénomène qui prend de l'ampleur Ce n'est un secret pour personne, les cafés et restaurant où l'on peut fumer la chicha sont de plus en plus nombreux, Il n'y a qu'à entreprendre un petit tour dans les ruelles et avenues du grand Casablanca pour en constater l'effet. C'est ahurissant tout de même cette floraison de cafés chicha. Mais ce qui laisse perplexe dans cette histoire de fumée parfumée, ce sont les décisions des autorités. Tantôt on décide de fermer, Tantôt on laisse faire. On ferme tel café chicha, mais pas celui qui est juste à côté, le meilleur exemple c'est celui qui se trouve à la rue Mohamed Diouri où un restaurant chicha se la coule douce au moment où la concurrence trinque. Clientélisme ou favoritisme ? Là n'est pas la question, mais il faut être crédible ou alors c'est chicha pour tout le monde et on n'en parle plus. A coté de ces micmacs bien de chez nous, les pauvres riverains s'accommodent tant bien que mal de cette tendance et pourtant, ses conséquences sont d'autant plus graves que la consommation de cigarettes. Beaucoup ignorent que le narguilé est plus toxique que les cigarettes fumées, au point de considérer que fumer le narguilé n'est qu'une partie de plaisir à partager entre amis(es). Dans une étude réalisée par l'OMS, il a été démontré que les substances toxiques du narguilé provoquent les mêmes maladies que celles de la cigarette. Et comme pour la cigarette, les composants carcinogènes de la fumée du narguilé sont à l'origine des cancers du poumon, de la cavité buccale, des lèvres et de la vessie. Les maladies cardiovasculaires sont également plus fréquentes. En Egypte, une étude rend le narguilé responsable du retour de la tuberculose dans ce pays. Risques d'infections S'adonner au rituel de la chicha est d'autant plus dangereux qu'il comporte des risques de transmission de maladies par l'eau, une mauvaise hygiène bucco-dentaire, vu que le rituel se base sur le partage du narguilé. 80% des fumeurs utilisent le même tuyau et le même embout. La consommation du narguilé en groupe compte, en plus de l'inhalation de produits toxiques et cancérigènes, des risques de transmission de maladies infectieuses Face a la montée en flèche de ce phénomène très dangereux pour la santé et en présence de l'engouement des fumeurs et surtout des jeunes des deux sexes, il y a fort à craindre pour la santé de nos jeunes qui s'adonnent en toute liberté à ce type de tabagisme dans des lieux dont les propriétaires ne semblent craindre personne. Les dangers, et les effets sur la santé de la chicha Les chiffres varient beaucoup d'une source à l'autre, mais on peut retenir qu'en moyenne cinquante bouffées de narguilé c'est l'équivalent de la consommation de quarante cigarettes. Ce mode de consommation du tabac parfumé se développe chez les particuliers et surtout chez les jeunes. Le taux élevé de monoxyde de carbone pour un consommateur de chicha est un problème souvent évoqué dans de nombreux articles sur les risques de santé liés au narguilé. De plus, le narguilé expose à un tabagisme passif intense, qui, selon les critères de l'Organisation mondiale de la Santé, “va à l'encontre de la volonté d'espaces sans fumée”. Il faut savoir que la fumée de chicha ne contient pas plus de substances toxiques que la fumée de tabac. Mais le volume de fumée est beaucoup plus important ! On observe chez les fumeurs de chicha des maladies similaires à celles causées par la cigarette, par exemple les maladies pulmonaires (toux persistante, bronchite, - et certains cancers. La chicha montrée du doigt par l'OMS L'Organisation mondiale de la santé s'est saisie de ce problème qui touche aujourd'hui tous les pays. Elle conclut dans un rapport* que «l'usage du narguilé constitue un risque sanitaire sérieux aussi bien pour le fumeur actif que pour les autres personnes exposées à la fumée; le tabac adouci et aromatisé utilisé dans un narguilé peut constituer une porte d'entrée dans le tabagisme pour un certain nombre de personnes, particulièrement des jeunes, qui sans cela n'auraient jamais commencé à fumer». Il est grand temps d'agir, d'entreprendre une grande campagne de lutte contre le tabagisme et surtout de fermer une bonne fois pour toute, ces lieux qui ravagent la santé de notre jeunesse. Au lieu de s'inspirer des pays européens qui interdisent l'usage du tabac dans les lieux publics, dans les cafés, bars, on voit se développer chez nous les formes classiques du tabagisme et maintenant, la chicha. Il y à lieu de s'inquiéter sérieusement de l'impact de cette mode qui prend de l'ampleur. Vivement des actions sérieuses. La chicha, c'est quoi ? La chicha (ou narguilé) est une pipe orientale à long tuyau flexible dans laquelle la fumée passe par un vase rempli d'eau qui ne filtre qu'une faible part des substances nocives de la fumée du tabac. Le tabac utilisé dans ces pipes à eau, appelé «tabamel», est composé de 28% environ de tabac (contenant de la nicotine, substance addictive), mais aussi d'environ 70 % de mélasse et d'un arôme de fruit, rendant les nuages parfumés si suaves.