L'Iran a annoncé mercredi le lancement "avec succès" de sa troisième fusée spatiale de type Kavoshgar, Kavoshgar-3, porteuse d'une "capsule expérimentale" transportant notamment des animaux vivants. Cette annonce a été faite à l'occasion des célébrations du 31e anniversaire de la révolution islamique iranienne. "L'Iran a testé avec succès la fusée spatiale Kavoshgar-3, de fabrication locale, portant une capsule expérimentale", a indiqué la télévision d'Etat en précisant que celle-ci transportait "des animaux vivants". La télévision a montré des images de l'intérieur de cette "capsule", envoyées selon elle depuis l'espace, et contenant plusieurs animaux, dont un rat, des tortues et des vers. Elle a également montré des images de la fusée en vol prises apparemment depuis cette capsule. Ces images ont montré la séparation entre la fusée et la capsule. "Le fait que des êtres vivants soient envoyés dans l'espace et qu'on fasse des expériences sur eux et qu'ils reviennent ensuite sur terre est une grande chose", a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad lors d'un discours retransmis en direct par la télévision après le lancement. "Nous allons envoyer un satellite à 500 kilomètres. Les étapes suivantes sont 700 et 1.000 km. Chacun sait qu'atteindre un orbite de 1.000 km permet ensuite d'atteindre tous les orbites", a-t-il ajouté. Le président a également fait état d'une nouvelle fusée spatiale en cours d'assemblage, baptisée Simorgh (Phoenix). La fusée Simorgh, longue de 27 mètres pour un diamètre de 2,5 mètres, pèse 85 tonnes et possède quatre moteurs. Elle est destinée à mettre d'ici deux ans un satellite de 100 kilos sur une orbite de 500 km, a précisé le ministre de la Défense, le général Ahmad Vahidi, lors des cérémonies. Les précédents lancements d'une fusée de type Kavoshgar comme celle lancée mercredi avaient eu lieu en février et novembre 2008. L'Iran avait par ailleurs placé en orbite son premier satellite, baptisé Omid (espoir), à l'aide de sa fusée Safir-2 à l'occasion du 3Oe anniversaire de la révolution islamique le 2 février 2009. Le lancement de ce premier satellite avait provoqué l'émoi des Occidentaux qui avaient exprimé publiquement la crainte que cette capacité ne soit utilisée à des fins militaires. L'Iran a également dévoilé trois nouveaux satellites en construction ou en projet. Il s'agit de deux satellites d'observation, "Tolou" (Aurore) et "Navid" (Promesse), dont la mission est de prendre des photos de la terre. "Tolou est un satellite de 100 kilos et doit être placé sur orbite à 500 kilomètres d'altitude dans environ trois ans", a déclaré le général Vahidi. Le troisième satellite, Mesbah-2, est un satellite de télécommunications en orbite basse, en cours de construction. Aucun " problème" sur le dossier nucléaire ? Sur la question du nucléaire iranien, le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé mardi qu'il ne voyait "pas de problème" pour régler la question de ce dossier avec les grandes puissances, qui menacent Téhéran de sanctions pour son refus d'accepter un accord sur l'enrichissement d'uranium. L'Iran est toujours prêt à envoyer une partie de son uranium faiblement enrichi (3,5%) à l'étranger pour obtenir en retour des grandes puissances le combustible hautement enrichi (20%) dont il a besoin pour son réacteur de recherche de Téhéran, a réaffirmé M. Ahmadinejad lors d'une interview à la télévision d'Etat. "Il n'y a vraiment pas de problème. Certains s'agitent pour rien. Nous signons un contrat. Nous leur donnons de l'uranium enrichi à 3,5% et au bout de quatre ou cinq mois ils nous donnent (l'uranium enrichi) à 20%", a-t-il déclaré. M. Ahmadinejad n'a cependant pas donné d'indication sur la quantité d'uranium qui pourrait être impliquée dans cet échange, principal point d'achoppement dans les discussions avec les grandes puissances. L'enrichissement d'uranium est au centre d'un conflit entre l'Iran et les Occidentaux, qui redoutent que la République islamique, sous couvert de son programme civil, ne cherche à produire de l'uranium suffisamment enrichi pour construire une arme atomique. Téhéran a toujours démenti un tel projet.