Près de 94% des Européens soutiennent les mesures d'adaptation au changement climatique, selon les résultats de l'enquête annuelle sur le climat de la Banque européenne d'investissement (BEI), publiée lundi. La moitié des personnes interrogées (50 %) dans le cadre de cette étude, menée en août dernier, considèrent l'adaptation aux changements climatiques comme une priorité dans leur pays pour les années à venir. Selon eux, les changements climatiques constituent le deuxième des défis auxquels leur pays est confronté, par ordre d'importance, derrière l'augmentation du coût de la vie. C'est dans les pays du sud de l'Europe où les personnes sont davantage préoccupées, 65 % d'entre elles (15 points de plus que la moyenne de l'UE) considérant l'adaptation comme une priorité. L'adaptation aux changements climatiques est également perçue comme une occasion à saisir sur le plan économique et comme un investissement à long terme. L'étude montre que 86 % des Européens affirment qu'investir dans l'adaptation aux changements climatiques peut créer des emplois et stimuler l'économie locale. Aussi, près de trois quarts des personnes interrogées au sein de l'Union européenne reconnaissent la nécessité d'adapter leur mode de vie en raison des effets des changements climatiques. Tandis que les personnes ayant participé à l'enquête en Europe reconnaissent les possibilités économiques associées aux mesures d'adaptation aux effets des changements climatiques, leur expérience personnelle de phénomènes météorologiques extrêmes les conforte dans leur sentiment quant à la nécessité d'agir sans délai, analyse-t-on. En effet, 80 % des Européens (89 % dans les pays du sud de l'Europe) ont été confrontés à au moins un phénomène météorologique extrême au cours des cinq dernières années. Selon la BEI, les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes sont à la fois tangibles et diverses. 68 % des personnes interrogées en Europe ont ainsi déclaré avoir subi au moins une conséquence directe liée à des phénomènes météorologiques extrêmes, 21 % ont été confrontées à des perturbations des transports, 20 % à des coupures d'électricité ou des problèmes d'approvisionnement en énergie, 20 % à des problèmes de santé et 19 % ont vu des forêts ou des espaces naturels détruits à proximité de leur domicile. Dans ce contexte, les Européens se disent ''conscients'' de la nécessité de s'adapter. Les résultats le montrent : 72 % d'entre eux (81 % dans les pays du sud de l'Europe) reconnaissent qu'ils devront changer et adapter leur mode de vie à cause des changements climatiques, et 35 % pensent qu'ils devront déménager dans un endroit moins vulnérable au climat, même à proximité, pour éviter les inondations, les incendies de forêt ou d'autres événements météorologiques extrêmes. Sur la question de savoir qui devrait supporter le coût de l'adaptation aux changements climatiques, plus d'un tiers (35 %) des personnes ayant participé à l'enquête estiment que les coûts devraient être supportés par les entreprises et les industries qui contribuent le plus aux changements climatiques, et pour un autre tiers environ (32 %), tout le monde, sans distinction, devrait payer. Cette enquête annuelle, la septième du genre publiée par la BEI, présente les points de vue de plus de 24.000 personnes interrogées dans l'Union européenne et aux Etats-Unis sur les changements climatiques. Dans l'UE, 23.138 personnes ont participé à l'enquête.