Un remaniement ministériel, quelle que soit son ampleur, sa profondeur, sa justesse, ou son injustesse, charrie toujours dans son sillage son lot de surprises, de déceptions mais aussi de satisfactions. Celui opéré en ce mercredi 23 octobre 2024, qui était par ailleurs pressenti depuis bien longtemps, n'échappe pas à cette règle. Initié au troisième tiers de l'actuelle mandature, le gouvernement Akhannouch II se caractérise par la nomination des fameux secrétaires d'Etat annoncés au lendemain même de la composition de la première mouture gouvernementale issue des élections du 8 septembre 2021. Mais qu'ils aient été maintenus ou qu'ils soient nouvellement désignés, les femmes et les hommes qui composent le nouveau gouvernement du Royaume du Maroc savent qu'ils sont toutes et tous attendus sur le qui-vive. Tant les échéances sont courtes et les défis majeurs. Même s'il est encore tôt de dresser des conclusions ou de faire des analyses sur les objectifs et motivations de la nouvelle architecture gouvernementale, il va sans dire que les départements ministériels qui ont été dotés de secrétaires d'Etat, se démarquent désormais comme ceux dont les champs d'action figurent au titre des priorités de la politique gouvernementale des prochaines années. Il en est ainsi de l'Emploi et de l'Inclusion économique, du Commerce et de l'Industrie, de l'Agriculture et de la Pêche maritime, de l'Habitat et de l'Aménagement territorial, de la Solidarité et de l'Insertion sociale, et enfin de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire. Il en ressort et comme ça a été maintes fois martelé que la création d'emplois et le renforcement du chantier Royal d'institution de l'Etat social sont et resteront la première des priorités. Pour les départements qui ont connu un changement de ministres, on notera qu'il s'agit principalement de ceux qui ont cristallisé le plus de maladresses et de crispations sociales durant la première mouture du gouvernement. À l'exception notable de la Justice dont les manettes restent toujours entre les mains d'Abdellatif Ouahbi en dépit des nombreuses frondes dues ou indues, enregistrées sous son mandat, à l'exception aussi du ministère de la Solidarité sociale et de la Famille, ainsi que de celui du Transport et de la Logistique dont le changement de direction s'apparente plus à une volonté d'insuffler un nouveau souffle partisan qu'à un réel remplacement, l'Education nationale, comme l'Enseignement supérieur, la Santé et l'Agriculture, ont vu leurs ministres remplacés, sans doute dans une quête justifiée de sérénité, de manière à permettre la mise en oeuvre réelle et décrispée des réformes qu'attendent depuis longtemps ces départements aussi sensibles que stratégiques. Dans l'un comme dans l'autre cas, ce nouveau gouvernement, issu d'un remaniement qui a été plus consistant que ce qui était présagé par la rumeur publique, prêtera sans doute autant à l'espoir qu'au désespoir. Pour notre part, nous préférons miser sur ses futurs succès qui seront également les nôtres, plutôt que sur ses hypothétiques échecs. Le proche avenir plein de défis et d'échéances majeures nous dira qui avait tort et qui avait raison.