Le Royaume pourrait devenir le principal bénéficiaire de la transition européenne vers les carburants maritimes verts, grâce à ses ressources en énergies renouvelables et sa position stratégique. Une étude, publiée récemment, indique que le Maroc pourrait devenir le principal bénéficiaire de la transition de l'Europe vers les carburants maritimes verts. Ce rapport de l'Organisation des Transports et de l'Environnement et l'Initiative Imal pour le Climat et le Développement, met en lumière le potentiel du Maroc à jouer un rôle stratégique dans ce changement énergétique majeur. Actuellement, relève le document, la majorité des navires porte-conteneurs voyageant entre l'Asie et l'Europe se ravitaillent en carburant dans des centres majeurs tels que Singapour et Rotterdam. Cependant, le rapport suggère qu'une nouvelle stratégie de ravitaillement, consistant à faire escale une fois en Asie et une fois au Maroc, au lieu de l'Europe Occidentale, pourrait devenir une option viable pour lesdits navires. L'enquête révèle que près des deux tiers du trafic maritime entre l'Europe et l'Asie passent par le détroit de Gibraltar. Avec la prévision que 80 % de l'énergie utilisée par les navires européens sera basée sur l'hydrogène vert d'ici 2050 et le Maroc se trouve en position stratégique pour devenir un centre de ravitaillement clé. En effet, le pays dispose de ressources énergétiques renouvelables importantes, nécessaires pour produire de l'hydrogène vert.
Capacité énergétique du Maroc Selon le rapport, le Royaume possède la troisième plus grande capacité d'énergie solaire en Afrique avec 734 mégawatts, et la deuxième plus grande capacité d'énergie éolienne sur le continent, totalisant 1,4 gigawatts. Ces ressources sont des atouts majeurs, car la production de l'hydrogène vert nécessite de grandes quantités d'énergie renouvelable. Rachid Naciri, directeur du programme d'économie verte chez l'Initiative Imal pour le Climat et le Développement, a déclaré : « Le Maroc est bien placé pour mener la décarbonation du transport maritime. Avec le développement du cadre réglementaire et institutionnel, nous sommes sur la bonne voie ». Il ajoute que l'analyse met en lumière le potentiel considérable des carburants verts pour l'avenir du transport maritime, mais que nous ne faisons que commencer. « Le focus doit maintenant rapidement se déplacer à travers les secteurs de l'industrie et parmi les investisseurs vers la construction d'infrastructures appropriées et la disponibilité des incitations gouvernementales nécessaires pour atteindre une compétitivité à long terme », a-t-il affirmé. Aussi, dans le contexte actuel, le Maroc est un acteur secondaire dans l'approvisionnement des navires en carburant maritime sur la route Europe - Asie de l'Est. Les ventes de carburant pour 2023 montrent que parmi les 16 plus grands sites de production de carburant, le Royaume est le pays qui approvisionne les navires avec la plus petite quantité de pétrole lourd et de pétrole à faible teneur en soufre. Par conséquent, un changement dans les modèles de ravitaillement représenterait une grande opportunité économique pour le pays. Le transport maritime mondial consomme environ 300 millions de tonnes de combustibles fossiles chaque année, principalement du fioul à faible teneur en soufre, ce qui représente environ 3 % des émissions anthropiques. La décarbonation de ce secteur nécessitera une transformation majeure du système énergétique au cours des vingt à vingt-cinq prochaines années. Le Maroc, avec ses ressources renouvelables et sa position stratégique, pourrait jouer un rôle crucial dans cette transition. L'Etat marocain se prépare à saisir une opportunité unique pour devenir un leader dans le domaine des carburants maritimes verts, renforçant ainsi son rôle dans la décarbonation du transport maritime mondial. Grâce à sa position géographique stratégique au Détroit de Gibraltar, point de passage crucial pour le commerce entre l'Europe et l'Asie, le Maroc est idéalement situé pour servir de hub de ravitaillement en carburants verts. En outre, le pays a investi massivement dans les énergies renouvelables, possédant la troisième plus grande capacité d'énergie solaire en Afrique et la deuxième plus grande capacité d'énergie éolienne sur le continent.