Après la visite De Mistura à Moscou, Mikhail Bogdanov, représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, a reçu, vendredi, Lotfi Bouchaâra, Ambassadeur du Maroc en Russie. Au cœur des discussions entre les délégations russe et marocaine figuraient les dynamiques complexes qui animent le paysage géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les échanges, empreints d'un esprit de coopération et de dialogue, ont porté sur la consolidation des liens amicaux traditionnels entre les deux nations, ainsi que sur l'impératif de maintenir un dialogue politique robuste face aux défis actuels. Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, la diplomatie russe a souligné l'importance de ces discussions pour le développement progressif des relations traditionnellement amicales entre la Russie et le Maroc. Une attention particulière a été accordée à la nécessité de résoudre les crises en cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en s'appuyant sur les principes fondamentaux du droit international, ainsi que sur les Résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité de l'ONU sur le Sahara marocain. Cette rencontre entre Moscou et Rabat survient quelques jours après des pourparlers étonnants, entre la diplomatie russe et l'Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara, autour du dossier du Sahara. En effet, lundi dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait reçu Staffan de Mistura. Un échange visant à faire le point sur l'état et les « perspectives du processus de règlement » du conflit chimérique. En allant vers Moscou, De Mistura pourrait être à la recherche d'une médiation, visant à ramener l'Algérie aux tables rondes, conformément aux orientations des Résolutions successives du Conseil de Sécurité. Par ailleurs, la Russie tente également de relancer le processus politique depuis 2019, mais en vain. Toutefois, en engageant d'autres parties dans le processus politique, le responsable onusien pourrait mettre en péril son mandat clair et fort du Conseil de Sécurité, qui consiste à lancer les pourparlers avec la participation exclusive du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du "Polisario". Cette visite a par ailleurs été précédée par un déplacement en Afrique du Sud, qui a été fortement dénoncé par la diplomatie marocaine. Dans une interview à la MAP, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, a affirmé que «le Maroc n'a, à aucun moment, été consulté, ni même informé. Bien au contraire, dès que nous avons pris connaissance de ce projet de visite, il y a plusieurs semaines, nous avons directement exprimé à M. De Mistura, ainsi qu'au secrétariat de l'ONU, l'opposition catégorique du Maroc à un tel déplacement, ainsi que notre rejet de toute interaction avec Pretoria au sujet de la question du Sahara marocain, en excipant des raisons légitimes et objectives ». J'ose espérer qu'il ne s'agit pas d'une défiance au Maroc de la part de De Mistura. Le Maroc l'a ainsi clairement averti sur les conséquences de son voyage sur le processus politique.