Avec plus de 190 Palestiniens tués par balle en cinq semaines en Cisjordanie occupée, des défenseurs des droits de la personne estiment que soldats et policiers israéliens ont désormais « les mains libres » sur fond de guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. En Cisjordanie, occupée par Israël depuis 56 ans et où les colonies s'étendent chaque année un peu plus, le rythme des incursions de l'armée israélienne a augmenté, les frappes sur les camps de réfugiés se sont multipliées et les morts s'accumulent. Déjà plus de 190 Palestiniens y ont été tués depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé. Quasiment autant que durant les neuf premiers mois de l'année : 208, selon le ministère. Pour Iyad Haddad, de l'ONG israélienne B'Tselem, « les cas de Palestiniens tués par balle que nous avons examinés prouvent que l'armée israélienne et les colons ont désormais les mains libres pour tirer sur des Palestiniens en Cisjordanie, d'une façon inédite ». Il y a une semaine, sur les lieux d'une attaque contre une policière israélienne à Jérusalem — dont l'assaillant a été aussitôt abattu —, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a été clair : « Tolérance zéro : en cas de doute, pas de doute ».