La Police israélienne a reçu l'ordre de poursuivre, pendant le mois du Ramadan, les démolitions des maisons palestiniennes, au moment où les exactions des colons continuent contre les Palestiniens de Huwara. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a donné ordre à la police de poursuivre les démolitions des maisons palestiniennes "construites sans permis" à Jérusalem-Est occupée, pendant le mois sacré du Ramadan, a rapporté, lundi, la chaîne publique israélienne KAN. Afin d'éviter toute tension avec les Palestiniens, Israël s'était abstenu ces dernières années de procéder à des démolitions de maisons pendant le mois sacré musulman. Alors que les Palestiniens considèrent la politique israélienne de démolitions comme une tentative de les chasser de Jérusalem-Est et de renforcer l'occupation de la ville, les autorités de l'Etat hébreu qualifient ces maisons de "constructions sans permis". Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, la police israélienne a averti Ben-Gvir que le mois de Ramadan pourrait être extrêmement instable, ses effectifs étant déjà lourdement sollicités dans un contexte de tensions en Cisjordanie occupée. Ben-Gvir affiche des opinions d'extrême droite concernant les Palestiniens et a même appelé à leur déplacement. Il s'est joint à plusieurs reprises à des colons israéliens pour prendre d'assaut le complexe de la mosquée Al-Aqsa, à Al Qods. Dans un enregistrement audio divulgué en novembre 2022, le président israélien Isaac Herzog prévenait que "le monde tout entier" s'inquiétait des opinions d'extrême droite d'Itamar Ben-Gvir.
Affrontements entre Palestiniens et colons à Huwara
Israël a occupé la ville d'Al Qods lors de la guerre israélo-arabe de 1967. La ville entière a été annexée par l'Etat hébreu en 1980. Annexion qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, alors que le droit international considère que la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont des territoires occupés et que toute activité de construction de colonies juives sur ces terres est illégale. Par ailleurs, des affrontements ont eu lieu ce lundi soir entre Palestiniens et colons israéliens dans le village de Huwara en Cisjordanieoccupée. Quatre Palestiniens blessés ont été évacués vers un hôpital après avoir été touchés par des pierres lancées par des habitants du village. Selon l'organisation d'extrême gauche Yesh Din, les militaires sur place n'ont pas empêché les violences. "Les violences à Hawara se poursuivent également durant Pourim des habitants, et tout est la faute du gouvernement et du laxisme des forces de l'ordre". Ces violences éclatent une semaine après le saccage de la ville de Huwara dimanche soir dernier par des centaines d'Israéliens des implantations coloniales, en riposte à un attentat qui a coûté la vie à deux frères israéliens.
Vague d'arrestations en Cisjordanie et prise d'assaut d'Al-Aqsa
Les forces d'occupation ont lancé une vague d'arrestations en Cisjordanie occupée, mardi matin, contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Selon des médias locaux, les forces israéliennes ont arrêté 10 Palestiniens de différentes parties de la Cisjordanie occupée, concentrés dans la ville de Tokoâ, au sud-est de Bethléem. Les forces d'occupation ont arrêté 7 jeunes hommes lors du raid contre le village de Tokoâ. Elles ont également perquisitionné plusieurs maisons, soumis leurs habitants à des interrogatoires sur place et détenu plusieurs d'entre eux pendant des heures. Les forces d'occupation ont arrêté un jeune Palestinien de la ville de Silwan et deux autres jeunes hommes de la ville de Qalqilya. Dans un contexte connexe, l'administration de la mosquée Al-Aqsa du Département des dotations islamiques d'Al Qods occupée a déclaré que de nombreux colons avaient pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa en grands groupes, sous la protection des forces israéliennes. La même source précise que des groupes d'extrémistes israéliens qui ont pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa par la porte Mughrabi ont opéré des incursions provocatrices sur les parvis d'Al-Aqsa.
Blinken "préoccupé" par les violences en Palestine Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a exprimé sa préoccupation face à la poursuite des violences en Israël et en Cisjordanie, appelant toutes les parties à calmer les tensions. C'est ce qui ressort d'un communiqué publié par le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price, sur le site du ministère, à l'aube de ce mardi. "Blinken a rencontré, en date du 6 mars, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi", indique le communiqué. "Les responsables ont discuté de la force durable des relations bilatérales entre Israël et les Etats-Unis", ajoute la même source. Blinken a exprimé sa "préoccupation" face à la poursuite de la violence en Israël et en Cisjordanie et a réitéré la nécessité de prendre des mesures pour rétablir le calme et désamorcer les tensions. Il y a deux jours, quatre Palestiniens, dont un enfant, ont été blessés lors d'une attaque de colons israéliens contre des maisons de la ville de Huwara, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Des témoins oculaires ont déclaré à l'Agence Anadolu que des dizaines de colons avaient attaqué Huwara et jeté des pierres sur des véhicules palestiniens. Le 26 février, Hawara a connu des attaques sans précédent par des colons, qui ont fait un mort et des dizaines de blessés et incendié et détruit des dizaines de maisons et de voitures, après que deux colons ont été tués dans une fusillade près de la ville.