Annoncé sur quelques réseaux sociaux comme fuyard vers l'Espagne à bord d'une embarcation de fortune comme les jeunes clandestins appelés communément « Harragas », le général Soufiane Aouis a été interpellé le weekend dernier à Oran par des éléments de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) et conduit à Alger avant de se voir ouvrir les portes de la prison de Blida. Directeur des Résidences de la Présidence de la République depuis 2020, le général Soufiane Aouis a occupé diverses hautes fonctions dans l'armée et a côtoyé les plus hauts gradés de la hiérarchie militaire dont il a fait partie durant la dernière décennie en qualité de Directeur Central des Infrastructures Militaires (DCIM) au Ministère de la Défense Nationale. A Constantine, siège de la 5ème Région Militaire où il occupait les fonctions de directeur régional des constructions militaires, il avait exercé sous les ordres du général Benali Benali, le plus vieux militaire du monde (84 ans) et l'actuel chef de la garde républicaine, avec le grade le plus élevé (général d'armée). Il exerça ensuite sous les ordres du général Amar Athamnia, l'actuel commandant des forces terrestres, qui succéda au général Benali Benali à la tête de la 5ème Région Militaire. Au cours des quatre dernières années, à l'image de de tous les hauts responsables militaires, il change de postes à plusieurs reprises. Nommé à la tête de la direction de l'établissement central des constructions militaires par feu Gaïd Salah, l'ex-vice-ministre de la défense nationale et chef d'Etat-major de l'armée sous Bouteflika, il ne tardera pas à prendre la direction des résidences de la présidence de la république avant d'être désigné Directeur Central des Infrastructures Militaires. Comme tous ses pairs, le général Aouis s'est constitué une belle fortune en profitant de son grade et des différents postes occupés. Une fortune qui suscita jalousie et envie de certains généraux qui trouvent qu'il avait exagéré dans son enrichissement illicite. On lance, alors, à ses trousses les enquêteurs de la Direction Central de la Sécurité de l'Armée (DCSA). Mais, à chaque fois, il se fait protéger par des réseaux solides au sein de la hiérarchie militaire. Il a suffi que le général Saïd Chengriha se retourne contre lui pour que tout s'écroule et il finit par aller couler ce qui lui reste à vivre à l'ombre d'une cellule de la prison militaire de Blida. Il ira renforcer le contingent des généraux pensionnaires de la prison militaire de Blida.