Le nombre de défaillance d'entreprises a augmenté de 18% au cours du premier semestre de 2023 pour atteindre 2.833 unités. Un constat qui appelle à plus de prudence, voire un signal d'inquiétudes. Alors que la croissance économique se situe autour de 3.5%, le nombre de défaillances d'entreprises à augmenté de 18% durant le premier semestre de 2023, selon le baromètre trimestriel établi par le spécialiste marocain de l'information légale et financière, Inforisk. Ainsi le nombre de structures prises en ciseau entre le besoin d'investissement, surendettement et chute des recettes clients, a atteint 2.833 durant les mois écoulés de 2023, soit une hausse de 6% par rapport à la même période de 2022. Un constat amer qui suscite l'inquiétude des spécialistes. Lesquels se sont réjoui des 40.000 entreprises créées durant les cinq premiers mois de 2023. Ces mêmes observateurs font observer que les entreprises défaillent du fait de leur incapacité à maintenir leur marge brute dans la compétition nationale et internationale dans un contexte de concurrence intense. La sinistralité touche essentiellement les très petites entreprises (environ 98,8%) et très peu de PME (1,1%) ou de grandes entreprises (0,1%). Ceci s'explique, selon les spécialistes, par l'incapacité ou l'insuffisance de l'intérêt de ces structures à incorporer un niveau requis de nouvelles technologies dans leurs productions. Question de répondre aux nouvelles exigences du marché. La situation critique, notamment de très petites entreprises (TPE) est le résultat de plusieurs facteurs liés principalement aux difficultés d'accès aux financements, selon Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE-PME. Lequel souligne que l'offre de financement bancaire pour les TPE représente 1% de l'offre globale. A cela s'ajoute le problème du foncier. « Les TPE n'en ont pas aussi accès vu qu'elles n'en trouvent pas, sachant que toutes les zones industrielles ne disposent pas de lots adaptés aux petites entreprises », explique El Fergui qui appelle à la nécessité de généraliser les programmes d'accompagnement sur tous les projets entrepreneurials. Selon Inforisk, les secteurs particulièrement touchés sont le commerce (33%), suivi de l'immobilier (20%) et le BTP (15%), sachant que ces mêmes secteurs font preuve d'un niveau de dynamisme positif quant à la création de nouvelles entreprises de toute taille. D'ailleurs, cette tendance ne s'arrêtera pas là. Elle devrait se poursuivre en 2023 avec une hausse de 20% des entreprises touchées par la sinistralité, pour atteindre 15.000 défaillances, contre 12.397 en 2022. D'où la nécessité d'accélérer le programme « Ana Moukawil », pour permettre aux entrepreneurs de se relever de la crise actuelle. Il est à noter qu'une entreprise tombe en situation de défaillance lorsque son actif ne permet plus de couvrir son passif. Ceci dit, l'entreprise ne peut plus honorer ses obligations financières auprès de ses fournisseurs, des établissements de crédit, de ses employés.
« Ana Moukawil » au service la communauté entrepreneuriale
Près de 40.000 entreprises, dont un nombre important de Très petites entreprises (TPE) ont vu le jour au cours des premiers cinq mois de cette année, selon l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Et pourtant, d'autres sont dans une situation difficile, particulièrement les TPE. Raison pour laquelle le gouvernement a lancé le programme « Ana Moukawil » au profit de 100.000 petits entrepreneurs. Ce programme nécessite une enveloppe budgétaire de 3 milliards de dirhams sur la période 2023-2026. Il propose une palette de services visant à booster l'entreprenariat, notamment des subventions de loyer, chèque de gestion ou de formation, chèque de conseil, en plus de l'aide à l'emploi. Les TPE dont le chiffre d'affaires varie entre 1 million et 10 millions de dirhams, bénéficieront d'un accompagnement technique pour le développement de l'entreprise dès sa création jusqu'aux différentes phases de sa croissance, avec un plafond de 100.000 dirhams et une moyenne de 20.000 dirhams pour chaque petite entreprise.