La tentative de l'Algérie de s'approprier le Caftan Marocain, en l'introduisant dans son dossier d'inscription de la Mlehfa et Gandoura auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) continue de susciter l'indignation des Marocains. Pour les spécialistes, ledit dossier n'est pas encore adopté officiellement par l'organisation, d'où les appels du Maroc à plus de vigilance de la part de l'UNESCO. L'Algérie vient de soumettre un dossier d'inscription de la Gandoura et de la Mlehfa à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Ce même dossier a suffit pour susciter l'indignation des Marocains, car, pour l'illustrer, le voisin a eu recours à une photo du célèbre et mondialement connu caftan marocain Fassi que l'on nomme «CAFTAN NTÂA». Bien qu'il ne soit pas la première tentative du genre, car les autorités algériennes ont toujours essayé de s'approprier quelque chose de Marocain et de l'attribuer à leur patrimoine, cette action n'est pas passée inaperçu ni pour les acteurs associatifs ni pour le Marocain Lambda. Sur les réseaux sociaux, on peut constater que des milliers d'internautes ont dénoncé l'acte des autorités algériennes er ont partagé la photo du caftan faisant partie du dossier algérien, avec un hashtag: #lecaftanest marocain. De son côté, l'association « My Moroccan Heritage » chargée de promouvoir et défendre le patrimoine marocain a lancé une pétition qui ne cesse de rafler les signatures. Le but étant, de faire réagir l'Unesco pour qu'elle prenne des mesures strictes et sévères concernant la photo du Caftan marocain dans le dossier algérien. L'association demande, ainsi, l'annulation du dossier et aux intéressés de ne plus utiliser l'image du caftan marocain tout en mettant l'accent sur la nécessité de bannir le recours au terme «caftan» pour parler de leurs tenues. Comme souligné par « My Moroccan Heritage », le caftan reste un savoir-faire ancestral que seuls les artisans du Maroc maîtrisent de génération en génération et dont les voisins algériens importent de quantités importantes depuis le Royaume. Malgré l'absence de toute information officielle quant à la réaction du ministère de la Culture auprès de l'UNESCO, les spécialistes en la question estiment que les autorités marocaines ne resteront pas les mains croisées d'autant plus que le dossier n'est pas encore à un stade avancé au sein de l'organisation.
Un dossier non-officiel
Bien qu'il continue de susciter le mécontentement des Marocains, le fameux dossier algérien contenant une photo du caftan marocain reste dans un statut encore loin d'être adopté. «Le dossier d'inscription du voisin ne fait pas partie des dossiers officiels qui feront objet d'étude dans la prochaine session de l'UNESCO. Ceci dit, les comités spécialisés de l'UNESCO ne l'ont pas encore approuvé de manière officielle pour qu'il soit voté », nous explique Mounir Akasbi, enseignant-chercheur à la faculté polydisciplinaire de Taza et ex- inspecteur des monuments historiques de Fès. De plus, la procédure adoptée au niveau de l'UNESCO ne semble pas si facile et rapide à cet égard. Ainsi, chaque dossier, parcourt un chemin très long d'investigation et d'étude avant d'inscrire n'importe quel élément patrimonial au nom d'un pays. « La procédure au niveau de l'UNESCO est très stricte en matière de traitement et de suivi de tout dossier d'inscription. Des spécialités en la question vérifient la source des photos incluses dans ledit dossier avant d'être voté à la fin de l'année», détaille notre interlocuteur. Ceci dit donc, les dossiers soumis à l'UNESCO peuvent être refusés dès le départ ou redonnés à la source pour que ses éléments clé soient corrigés et rectifiés.
Le Maroc avertit l'UNESCO
L'utilisation avérée par l'Algérie du caftan, en tant qu'élément patrimonial phare, dans son dossier censé parler d'autres tenues qui n'ont rien à voir avec le caftan marocain, c'est-à-dire la Melehfa et la Gandoura donne le droit au Maroc de protester auprès de l'UNESCO. Raison pour laquelle le Royaume a adressé une lettre de protestation pour que l'organisation soit plus vigilante dans le traitement dudit dossier. « Cependant, le fait de souscrire ladite tenue au nom de l'Algérie ne veut pas dire que le caftan est une propriété du pays », précise l'ex- inspecteur des monuments historiques de Fès. Ainsi, le Maroc aura toujours droit de déposer son dossier pour souscrire le caftan, en tant qu'art et savoir faire ancestral crée et développé sur son territoire par des maâlems marocains. Ceci sera toujours possible, car les spécialistes de l'UNESCO s'intéressent à ce que les caractéristiques du produit patrimonial soient uniques, se produisent dans le moment présent avec des garanties de continuité bien claires. D'ailleurs, le Maroc a déjà déposé son dossier pour inscrire le Melhoun, en tant que propriété propre et autre dossier conjoint avec d'autres pays arabes en ce qui concerne la gravure sur métaux.