Une délégation de haut niveau du Ministère de l'Intérieur en visite sur le terrain dans la région d'Al-Haouz pour suivre l'avancement de la reconstruction et répondre aux besoins des victimes du tremblement de terre    Décès d'un élève-officier en troisième année à l'Académie royale militaire de Meknès et blessures d'autres personnes dans un tragique accident de la route entre Khouribga et Oued Zem    France.. Des accusations graves pèsent sur l'Algérien Saïd Bensedira après son appel à une attaque chimique contre le peuple kabyle    LDC : Les FAR et le Raja vainqueurs de Maniema et des Sundowns    Les participants au Rallye « Africa Eco Race » font escale à Dakhla    Le système algérien joue avec le feu en incitant ses partisans à appeler à tuer les opposants en France... Paris prend des mesures urgentes    Soulaiman Raissouni confie ses peines à un média espagnol violemment pro-Polisario    Le mépris du gouvernement d'Aziz Akhannouch envers les propositions du Médiateur du Royaume    L'Algérie soupçonnée d'enrôler des influenceurs pour déstabiliser la France    FAO: Baisse de 2,1% des prix des produits alimentaires mondiaux en 2024    IA: Microsoft veut investir 80 milliards de dollars dans les infrastructures    Botola D1. J17: Le Hassania retrouve de l'allant face Soualeme !    Espagne : La réinscription de Dani Olmo au FC Barcelone refusée par la RFEF et la Liga    Premier League : Manchester City enchaîne contre West Ham (4-1)    Un nouvel embarras pour le régime des généraux devant le monde : le représentant de l'Algérie à l'ONU critique publiquement l'agence de presse officielle algérienne    Le DG d'Amnesty International au Maroc, Mohamed Sektaoui, n'est plus    La SADC appelle à l'arrêt des violences post-électorales au Mozambique    Le chantier de la voie express Fès-Taounate à 65% d'avancement    Explications par rapport à la "découverte pétrolière" à Agadir    Espagne : Pedro Sanchez accusé à nouveau de «capituler» devant le Maroc    Marché obligataire. Le Trésor réalise sa plus importante levée depuis février 2024    2025, l'année du grand retour des touristes chinois au Maroc ?    Les Emirats arabes unis et la Suisse conviennent de renforcer leur coopération parlementaire    Prévisions météorologiques pour le dimanche 05 janvier 2025    Marrakech : interpellation de deux individus pour trafic de drogue et de substances psychoactives    France : Le pâtissier Yazid Ichemrahen définitivement condamné pour son faux cambriolage    Supercoupe d'Espagne: Ce sera sans Vinicius !    Alerte météo : fortes averses et chutes de neige dimanche et lundi dans plusieurs régions    En France, l'urgence budgétaire au cœur du premier Conseil des ministres    BRICS. Le laboratoire d'un multilatéralisme très hétérogène    Les victimes de Soulaiman Raissouni et Toufik Bouachrine engagent l'exécution des jugements civils    MAGAZINE : Arts, l'année des gros retours    Les groupes de supporters du Raja surprennent la direction lors d'une réunion à huis clos    Vignette 2025 : ce qui change cette année    Ramadan 1446: La conjoncture du secteur avicole et l'approvisionnement au centre d'entretiens entre M. El Bouari et les professionnels de la FISA    L'adjoint du chef du bureau de liaison israélien quitte le Maroc    Investissement : les premières neiges relancent l'espoir à Oukaïmeden    Affaire du "viol d'une avocate française": Le fiancé marocain incarcéré    Prison locale Tanger 2 : La situation sanitaire ne suscite pas d'inquiétude    Trump connaîtra sa peine le 10 janvier dans le procès Stormy Daniels    Edition. Bichr Bennani : "En soutenant le lecteur, on dynamiserait toute la chaîne du livre !"    Edition. Layla Chaouni: "Le Fennec a pris une approche différente en vendant directement en ligne"    Espagne : record de fréquentation pour les sites du patrimoine national en 2024    Présidentielle au Gabon. Le calendrier sera respecté    «Apocalypse», le nouveau livre de Abdelhak Najib    Parution. La Marche Verte. L'épopée. Dieu, la patrie, le Roi    Une « Soirée des mélodies du Moyen Atlas » pour célébrer le Nouvel An amazigh    En tournage au Maroc, l'actrice israélienne Noa Cohen dit avoir reçu des menaces    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc-Algérie : le Couscous de la discorde
Publié dans EcoActu le 15 - 01 - 2021


Ecrit par Imane Bouhrara
Entré au patrimoine immatériel de l'Unesco en décembre dernier à l'issue d'un dossier porté par le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Mauritanie, le Couscous est devenu un motif de discorde et de querelle sur les réseaux sociaux, ainsi que d'autres composantes du patrimoine marocain. Détails.
« Le peuple Marocain s'oppose catégoriquement à l'homogénéisation de son patrimoine. Cette négligence ouvre la porte à l'appropriation culturelle des Etats voisins et fragilise l'héritage civilisationnel Marocain », c'est l'argument phare d'une pétition électronique qui a déjà recueilli plus de 3.000 signatures.
La pétition adressée au ministre de la Culture défend la valorisation de la spécificité culturelle du Maroc à l'UNESCO. Et c'est le couscous « maghrébin » qui trinque en premier.
En effet, les internautes après coup, estiment que le Maroc ne devait pas accepter de déposer un dossier commun avec l'Algérie, la Tunisie et la Mauritanie pour inscrire le couscous dans le patrimoine immatériel de l'UNESCO.
Peut-être serait-il judicieux de rappeler la messe-basse que comptait faire l'Algérie en annonçant en septembre 2016, le dépôt d'un dossier « couscous » à l'Unesco !
De ce fait, les circonstances du dépôt d'un dossier commun en mars dernier demeurent à élucider bien qu'il soit tout de même aberrant de refuser le couscous ou un verre d'Atay à ses voisins. Un dossier commun était-ce la seule possibilité pour barrer la route à la velléité d'un hold-up « couscousien »?
La colère de ces internautes, qui semble depuis s'être calmée, est motivée par l'appropriation à tour de bras par l'Algérie, du moins certains Algériens, de plusieurs composantes du patrimoine marocain dont le caftan et la Koutoubia jusqu'à s'attribuer la paternité d'Ibn Battuta figure emblématique marocaine, qu'un média algérien, Achourouq, qualifie d'Algérien, pourtant né et mort au Maroc.
S'en est de trop pour les internautes marocains de voir leurs voisins de l'Est usurper les symboles de l'identité et patrimoine marocains.
Même la photo du siège du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des sports est usurpée par un média algérien pour illustrer un article en relation avec le ministère des sports algérien.
Tous ces faits sont relatés, preuve à l'appui, sur les réseaux sociaux, mobilisant les troupes d'internautes prêts à en découdre pour cesser cette usurpation.
Pis, quelques internautes reprochent au ministre d'évoquer le multilatéralisme culturel. Invoquer la protection du patrimoine culturel et civilisationnel est une chose, demande par ailleurs tout à fait légitime (des babouches aux plantes aromatiques et médicinales) ;
Mais il ne faut pas comprendre le multilatéralisme, qui est un mode d'organisation des relations interétatiques dans l'objectif d'instaurer des règles communes, comme un troc de nos cultures respectives. Loin s'en faut.
De même qu'on ne peut pas demander à un haut responsable de faire de l'excès de zèle au risque de tomber dans le cliché de nos voisins dont certains responsables font des sorties médiatiques tambour battant pour nous « gratifier » d'inimitié. Une posture caricaturale peu enviable !
Le récent épisode d'El Guergarat a bien démontré qu'il vaut mieux faire dans la dentelle et enchaîner les succès politiques que d'écumer vainement. Et si nous sommes condamnés au « je t'aime. Moi non plus », alors soit !
Le hasard du calendrier a voulu que ce débat houleux coïncide avec la célébration d'un demi-siècle de la Convention de l'UNESCO de 1970 qui instaure les bases de la coopération internationale en matière de protection du patrimoine culturel.
La culture du dominant
L'histoire l'atteste puisqu'en pays conquérant, le Maroc a exporté sa culture aussi bien en Afrique qu'en Europe. Les conquêtes d'Almoravides en attestent, un exemple parmi d'autres, et forcément, partout où elle est passée, la culture marocaine est implémentée, en tant que pays dominant, chauvinisme mis à part.
Pays d'influence et de confluence, le Maroc est également et de tout temps un réel carrefour des cultures mais aussi des confessions. Pays à l'histoire millénaire et au rayonnement certain, il est également un réceptacle où la culture évolue dans l'échange et la diversité.
En effet, le Maroc n'évoluant pas en vase clos, sa culture par osmose subit également des influences et au fil des siècles, ceci façonne la culture et explique la richesse du patrimoine d'aujourd'hui, qui font du Maroc une véritable mosaïque, comme disait feu Hassan II.
Et qui ne succombe pas aux charmes du Maroc et de son patrimoine ? Cela doit même être un motif de fierté. Et la culture est un bien commun de l'humanité et un vecteur de rapprochement des peuples et d'atténuation des adversités.
Ceci étant, le patrimoine marocain n'est pas seulement à préserver mais à promouvoir et ce n'est pas de l'unique responsabilité d'un ministère mais de tout Marocain, ambassadeur de son identité culturel et civilisationnel.
On ne peut défendre le patrimoine pour qu'il reste otage des livres d'histoire et des expositions aux musées (où on se bouscule pas par ailleurs). Globalisation oblige, beaucoup de Marocains vivent à l'air du temps, troquant la beauté du salon marocain pour un canapé douillet ou le bon tagine marocain pour la junk food. Ce n'est pas un blâme mais un constat.
Il ne s'agit nullement de devoir partir au bureau en burnous et babouche (et encore le burnous est d'une élégance majestueuse), mais juste d'entretenir la beauté de notre singularité marocaine tout en restant ouvert sur le monde, en visitant des monuments témoins de l'histoire glorieuse du pays ou encore porter les chefs d'œuvre des mains de nos artisans détenteurs d'un savoir ancestral en voie d'extinction (et lire et relire notre histoire).
Car nul héritage n'a de valeur s'il n'est pas transmis. Sur ce, bon couscous du vendredi à toutes et à tous !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.