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Interview avec le Ministre d'Etat britannique à l'Asie du Sud et au Commonwealth : Lord Ahmad de Wimbledon ouvre le prochain chapitre du « Moroccan-british partnership »
Après l'essor spectaculaire du commerce bilatéral, Rabat et Londres regardent vers l'avenir et mettent le paquet sur les investissements et les énergies renouvelables. Le Ministre d'Etat britannique à l'Asie du Sud et au Commonwealth, Lord Ahmad, nous en parle en détail dans cette interview. -Vous effectuez votre deuxième visite au Royaume, qui couronne celle d'août 2022 avec la signature d'un accord sur la croissance verte et les énergies renouvelables. Quelle sera la prochaine étape ? - En effet, il s'agit de ma deuxième visite officielle au Maroc, et ça a été l'occasion de célébrer les différents aspects du partenariat Royaume-Uni/Maroc et tous les grands avantages qu'il a apportés aux deux pays. Cette visite a pour objectif de propulser le dialogue stratégique Royaume-Uni/Maroc à un niveau supérieur. Nous avons profité de la 4ème session de ce dialogue pour faire un travail de prospection et d'introspection. Raison pour laquelle Son Excellence le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et moi-même avons passé en revue les progrès de l'année écoulée et défini les priorités pour la prochaine session. Ce faisant, nous sommes convenus d'établir un partenariat stratégique plus fort et plus approfondi entre nos deux Royaumes. D'abord, nous sommes déterminés à élever le niveau de la concertation politique. Ensuite, nous allons continuer à renforcer nos liens économiques et notre coopération en matière de sécurité, tout en favorisant, en même temps, les liens humains et culturels. Nous envisageons de développer davantage notre commerce bilatéral et nos investissements, y compris dans les énergies propres et dans la formation aux emplois verts. Concernant le volet culturel, compte de tenu de l'engouement pour la langue anglaise au Maroc, il est temps de multiplier les opportunités d'étudier en anglais, par exemple via l'antenne de l'Université de Coventry à Bouskoura qui a ouvert ses portes il y a quelques semaines. - Concernant la coopération économique, il y a des échos faisant état d'une volonté d'approfondir la coopération entre Casa Finance City et la City de Londres. Peut-on s'attendre à une convention de partenariat qui faciliterait l'afflux des capitaux britanniques vers Maroc ? - Au moment où le commerce s'épanouit grâce à l'accord d'association, j'espère voir la même chose du côté des investissements. En tant que gouvernement, nous souhaitons qu'il y ait plus de flux financiers entre le Royaume-Uni et le Maroc. Personnellement, j'ai été impressionné par la croissance et l'innovation de Casablanca Finance City. Il ne fait aucun doute qu'il existe de nombreux partenariats possibles entre CFC et les entreprises innovantes de la City de Londres. Tout est sur la table. Actuellement, les capitaux britanniques affluent vers le Maroc via notre offre British Investment Partnerships (BIP). Je vous donne un exemple. Notre institution de financement du développement - British International Investment - dispose d'un portefeuille de près de 350 millions de dollars au Maroc. Elle a récemment acquis, via sa plateforme pharmaceutique Kelix Bio, « Pharmaceutical Institute », l'un des principaux fabricants de produits pharmaceutiques au Maroc. Ceci va permettre la production locale de médicaments génériques à un coût abordable. Parallèlement, la collaboration entre nos deux hubs financiers a permis l'émission de la première obligation de genre en Afrique (BCP) et de la première obligation de mobilité propre du continent (ONCF). Nous en avons d'autres en préparation pour cette année et collaborons actuellement avec le ministère des Finances pour développer une offre de financement qui soutiendra l'économie verte en plein essor au Maroc. - Le retrait du Maroc de la liste grise du GAFI est-il de nature à encourager les investisseurs britanniques à investir dans notre pays ? - La sortie du Maroc de la liste grise du GAFI est une réflexion positive sur les mesures que le pays a prises en matière de conformité, de lutte contre le blanchiment d'argent et de respect des normes internationales. Elle a déjà eu un impact positif sur les investisseurs, comme en témoigne la sursouscription à l'obligation souveraine marocaine de 2,5 milliards de dollars émise le 1er mars et cotée à la Bourse de Londres et nous nous réjouissons de poursuivre notre engagement avec le Maroc dans le secteur financier. - En matière de défense, on parle du Royaume-Uni comme d'un potentiel partenaire militaire de premier plan. Où en est-on et qu'elles sont les initiatives prévues pour 2023 ? - Au cours des deux derniers mois, nous avons tenu des discussions de fond entre les responsables militaires des deux pays. La coopération est d'ores et déjà là. Il y a eu un programme de formation aux opérations d'urgence. Entre-temps, la planification initiale de l'exercice JEBEL SAHARA 23 a déjà commencé. La coopération ne se limite pas là, nous avons facilité un certain nombre d'échanges entre les services de police britannique et les forces de l'ordre marocaines. Nous avons également animé un atelier pour renforcer les bonnes pratiques et la coopération entre les services lors d'un incident majeur. - En parlant de lutte contre l'extrémisme, est-ce qu'il y a actuellement une véritable coopération avec le Maroc dans le domaine du Renseignement ? - Nous sommes très ravis de coopérer avec le Royaume du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, notamment dans les secteurs maritime et aérien. Notre coopération comprend le partage des meilleures pratiques en matière d'enquête et de soutien à la lutte contre la radicalisation. Même sans territoire, des organisations terroristes, telles que Daech, continueront à répandre leur idéologie toxique, constituant une menace à travers le monde. Alors que l'année écoulée a vu une réduction du nombre d'attaques de Daech en Irak et en Syrie, elle a vu une augmentation de la violence en Afrique. Il est donc très important que le Royaume-Uni et le Maroc continuent de travailler ensemble pour faire face à cette menace commune. C'est un objectif partagé par nos deux pays et nous travaillons en étroite collaboration. - Concernant la diplomatie parallèle, elle reste faible par rapport à la diplomatie officielle puisqu'il y a peu d'échanges de visites entre parlementaires des deux pays. Pourquoi ? - Je pense qu'il est important de reconnaître qu'il existe une relation croissante entre les deux parlements. Par exemple, la députée Olivia Blacke s'est rendue à la Chambre basse marocaine pour un événement sur l'Audit public, en octobre 2022. Les partis politiques organisent également leurs visites de manière indépendante pour rencontrer leurs partis frères et leurs institutions politiques (par exemple l'Istiqlal). Je souhaiterais toujours que ces liens soient renforcés davantage et la bonne nouvelle est que cela se produit à la fois avec des voies aussi bien diplomatiques officielles que parallèles.
Propos recueillis par Anass MACHLOUKH
Energies renouvelables, croissance verte : Le Maroc et le Royaume-Uni formalisent leur coopération par un Cadre stratégique Les gouvernements du Maroc et du Royaume-Uni ont signé, mardi à Rabat, un Cadre stratégique de coopération portant sur l'action climatique, l'énergie propre et la croissance verte. Paraphé par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et le ministre d'Etat du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, de l'Asie du Sud et des Nations Unies du Royaume-Uni, de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Lord Ahmad de Wimbledon, ce Cadre stratégique a pour objectif de soutenir, faciliter et renforcer la coopération bilatérale sur l'action climatique, l'énergie propre et la croissance verte afin d'accompagner le développement du Maroc vers une économie durable, bas carbone et résiliente, en vue d'assurer une transition responsable et accélérée des énergies fossiles vers une énergie propre et abordable. Il vise également l'intégration systémique de l'action et des impacts climatiques dans la planification et l'action du gouvernement et du secteur privé, ainsi que la croissance de secteurs économiques productifs forts, diversifiés et durables au Maroc qui libèrent des emplois de qualité, des investissements et de la croissance.
Cette signature intervient en marge de la 4ème session du Dialogue Stratégique Maroc-Royaume-Uni, co-présidée par M. Bourita et Lord Ahmad de Wimbledon, qui a été sanctionnée par la publication d'une Déclaration conjointe dans laquelle les deux parties se sont félicitées de l'excellence des relations bilatérales et ont réaffirmé leur volonté commune de renforcer davantage leur Partenariat Stratégique.
Sahara : Londres soutient les efforts sérieux du Maroc Cette position a été exprimée dans la Déclaration conjointe adoptée à l'issue de la 4ème session du Dialogue Stratégique entre le Royaume du Maroc et le Royaume-Uni. Cette session de dialogue a été coprésidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et le ministre d'Etat du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, de l'Asie du Sud et des Nations Unies du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord, Lord Ahmad de Wimbledon. Le Royaume-Uni a réaffirmé sa volonté d'aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara, fondée sur le compromis. Dans cette déclaration conjointe, les deux ministres ont réaffirmé le plein soutien du Royaume-Uni et du Maroc aux efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, pour trouver une solution à ce différend. Le Royaume-Uni a salué le rôle constructif joué par le Maroc dans la région, notamment la promotion de la stabilité, de la sécurité et du développement économique, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Le Royaume-Uni a également souligné le rôle exclusif de l'ONU dans la facilitation du processus politique pour résoudre ce différend et réaffirmé son soutien à la Résolution 2654 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. L'info...Graphie Agriculture Tous les chemins mènent à Londres ! Cette année, le Royaume-Uni a été l'invité d'honneur de la quinzième édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM). Le choix n'a pas été fortuit puisque le commerce agricole n'a jamais été aussi prospère et prometteur entre les deux pays. Selon Lord Ahmad, le Maroc et le Royaume-Uni peuvent faire mieux dans ce secteur vital. « C'est un autre secteur où nos deux Royaumes ont collaboré, y compris dans l'échange d'expertise, la recherche et le développement, le financement et les exportations », explique le ministre, rappelant que les exportations de fruits et légumes du Maroc vers le Royaume-Uni ont augmenté de 15% l'année dernière, passant de 350 millions de livres sterling en 2021 à 400 millions de livres sterling en 2022. Selon Lord Ahmad, cette hausse remarquable est due principalement à l'augmentation des exportations de tomates. « Désormais, le Maroc est le plus grand fournisseur de tomates du Royaume-Uni. Ce qui vaut la peine d'être célébré », s'est-il félicité. En effet, le Maroc s'est imposé comme un fournisseur essentiel du marché britannique au point que les perturbations saisonnières qu'a connues notre pays ces derniers mois se sont répercutées sur les rayons des supermarchés en Grande Bretagne suite à la suspension provisoire des exportations. Maintenant, les flux ont repris leur cours normal. Pour assurer un approvisionnement régulier, le gouvernement britannique propose d'accompagner les agriculteurs marocains dans les cultures résistantes aux aléas climatiques. Un thème soulevé par les experts qui ont pris part au SIAM.
Agriculture : Tous les chemins mènent à Londres ! Cette année, le Royaume-Uni a été l'invité d'honneur de la quinzième édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM). Le choix n'a pas été fortuit puisque le commerce agricole n'a jamais été aussi prospère et prometteur entre les deux pays. Selon Lord Ahmad, le Maroc et le Royaume-Uni peuvent faire mieux dans ce secteur vital. « C'est un autre secteur où nos deux Royaumes ont collaboré, y compris dans l'échange d'expertise, la recherche et le développement, le financement et les exportations », explique le ministre, rappelant que les exportations de fruits et légumes du Maroc vers le Royaume-Uni ont augmenté de 15% l'année dernière, passant de 350 millions de livres sterling en 2021 à 400 millions de livres sterling en 2022. Selon Lord Ahmad, cette hausse remarquable est due principalement à l'augmentation des exportations de tomates. « Désormais, le Maroc est le plus grand fournisseur de tomates du Royaume-Uni. Ce qui vaut la peine d'être célébré », s'est-il félicité. En effet, le Maroc s'est imposé comme un fournisseur essentiel du marché britannique au point que les perturbations saisonnières qu'a connues notre pays ces derniers mois se sont répercutées sur les rayons des supermarchés en Grande Bretagne suite à la suspension provisoire des exportations. Maintenant, les flux ont repris leur cours normal. Pour assurer un approvisionnement régulier, le gouvernement britannique propose d'accompagner les agriculteurs marocains dans les cultures résistantes aux aléas climatiques. Un thème soulevé par les experts qui ont pris part au SIAM.