Dans une année marquée par l'essoufflement de la croissance mondiale de l'emploi, le Maroc a tenté, tant bien que mal, de tirer son épingle du jeu, en misant gros sur la promotion de l'auto-emploi. «Forsa», «Awrach», «Génération Entrepreneurs», sans oublier le classique «Intelaka»... sont autant de programmes qui, cette année, ont affiché des résultats positifs, au point que l'Exécutif envisage une saison II pour ces mécanismes de financement convoités par des dizaines de milliers de jeunes entrepreneurs. Et si lesdits programmes ont essayé, l'année passée, d'exorciser la peur de l'échec de l'esprit des porteurs de projets, en mettant en place une batterie de garanties financée par l'Etat, cette année, le challenge est d'assurer la continuité de leurs aventures entrepreneuriales, qui sont toujours à leur phase embryonnaire.
L'autre défi serait d'accompagner ces programmes par un développement tous azimuts du chantier de la couverture numérique. La réussite du programme au niveau national reste impérativement tributaire de la réduction rapide et coordonnée de la fracture numérique entre régions, de manière à assurer une égalité des chances dans l'accès aux financements. «Forsa», qui, après l'édition pilote, a également été renouvelé pour l' exercice 2023, a montré à quel point le respect des spécificités sociales, culturelles et économiques propres à chaque région, peut être fructueux pour le développement de l'esprit entrepreneurial. Cette expérience, qui s'appuie aussi bien sur un système de gouvernance horizontale, assurée par des commissions ministérielles aux niveaux national et régional, que sur une gouvernance verticale opérationnelle portée par les partenaires du programme, devrait inspirer les incubateurs à changer le modèle de leurs programmes, où les habitués des business plans se taillent la part du lion dans les financements octroyés.