Après Intelaka et Awrach, c'est au tour d'un nouveau programme dédié à la promotion de l'investissement et de l'entrepreneuriat post-pandémique de voir le jour. FORSA (opportunité), tel est le nom de cette nouvelle initiative portée cette fois-ci par la Société Marocaine d'Ingénierie Touristique (SMIT). Dotée d'une enveloppe de 1,25 milliard de DH pour sa première année avec pour objectif d'accompagner l'éclosion de 10.000 projets à taux 0, le programme se veut inclusif et n'exclut aucun secteur d'activité. Pour assurer devant un afflux massif des candidats, les équipes chargées du programme ont simplifié les étapes de candidature, en optant pour le tout digital. Les porteurs des projets retenus devront passer par une étape de formation (sessions programmées en e-learning), puis par une phase d'incubation, avant d'atteindre le financement. L'initiative gouvernementale se présente ainsi comme un vecteur de création de richesse locale, visant à stimuler au niveau micro les tissus économiques propres à chaque région. Un projet ambitieux, mais dont la réussite reste tributaire, dans un premier temps, de la réduction rapide et coordonnée de la fracture numérique entre régions, de manière à assurer une égalité des chances d'accès au programme. Sa réussite repose également sur l'efficacité du processus de pré-sélection qui faisait et fait toujours défaut dans d'autres programmes d'incubation, où les habitués des business plans se taillent la part du lion dans les financements octroyés. FORSA devra également convaincre une jeunesse blasée et rompue au «Do it by yourself», notamment celle des villes hors de l'axe Tanger-Marrakech. Il ne faut donc pas négliger les spécificités sociales, culturelles et économiques propres à chaque région, d'où l'impératif d'éviter une approche générique et impersonnelle. Aucun power-point concocté par des consultants hors-sol ne pourra se substituer à la connaissance du terrain. Seule une approche personnalisée et portée par des relais locaux permettra de remporter l'adhésion et l'éclosion d'une génération d'entrepreneurs résilients. Anass MACHLOUKH