Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a signé une lettre de cadrage contenant les principales orientations du projet de loi des Finances 2023. L'Exécutif entend poursuivre l'édifice de l'Etat social tout en misant sur l'investissement privé et la réforme de la fiscalité pour enclencher la relance de l'économie nationale. Les préparatifs vont bon train pour l'élaboration de la prochaine Loi des Finances, dont les grandes lignes sont explicitées dans la lettre de cadrage adressée par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch aux différents acteurs concernés, dont les ministres et les hauts-commissaires. Bien qu'il s'agisse d'une démarche coutumière, la lettre de cadrage fixe les principaux objectifs économiques à atteindre et les principales orientations de la politique budgétaire. Malgré la conjoncture économique difficile, le gouvernement compte poursuivre en 2023 l'édifice de l'Etat social, comme écrit dans la lettre qui site quatre objectifs, dont la relance de l'économie nationale à travers le soutien à l'investissement, le renforcement de la justice territoriale et garantir la pérennité des réformes par la maitrise des marges budgétaires. Il va sans dire que la généralisation de la couverture sociale demeure l'un des chantiers les plus prioritaires. Après avoir fait de grands pas vers la généralisation de l'AMO, l'Exécutif entend généraliser les allocations familiales selon le calendrier fixé par le Souverain. Cette mesure permettra à 7 millions d'enfants issus de familles pauvres et à 3 millions de familles sans enfants en âge de scolarité de bénéficier des allocations. Pour ce faire, le gouvernement parie sur la sortie, dans les plus brefs délais, du Registre social unifié, le seul moyen qui permet le ciblage efficace des bénéficiaires. Concernant la Santé, l'Exécutif s'engage à mettre en œuvre la loi-cadre adoptée par le Conseil des ministres. En plus de l'amélioration des infrastructures et la refonte des instances de gouvernance, le gouvernement attache beaucoup d'importance aux conditions des ressources humaines qu'il veut améliorer dès 2023 à travers la nouvelle loi sur la fonction publique de Santé en vertu de laquelle le personnel de Santé aura une meilleure rétribution et plus d'incitations à la performance. Ceci devrait coûter 2,2 milliards de dirhams sur deux ans, à partir de janvier 2023. Les priorités du gouvernement sont claires : recruter assez de médecins pour atteindre l'objectif de l'OMS en termes de couverture médicale, c'est-à-dire 24 cadres pour 10.000 habitants. Ceci dit, le gouvernement s'apprête à augmenter le nombre du personnel médical de 68.000 cadres en 2022 à 94.000 en 2025 avant d'arriver à 177.000 en 2030. Cet effort de recrutement requiert une enveloppe budgétaire de 3 milliards de dirhams qui financera, en plus des nouvelles recrues, la construction de trois Facultés de médecine et trois CHU à Errachidia, Guelmim et Beni Mellal. En 2023, le gouvernement compte s'attaquer également au dossier des retraites afin d'augmenter le nombre des personnes éligibles aux pensions pour inclure les personnes sans emploi et celles qui n'en bénéficient pas actuellement. Il s'agit là de la mise en œuvre de la feuille de route de la sécurité sociale universelle conformément aux hautes instructions royales. Par ailleurs, concernant la politique économique, le gouvernement, qui vient d'adopter la Charte de l'Investissement, a l'ambition d'en faire une locomotive de la croissance qui demeure très faible par rapport aux attentes du pays. Selon la lettre de cadrage, le gouvernement s'engage à activer le fonds Mohammed VI qui, rappelons-le, est dotée d'un budget de 45 MMDH, pour stimuler les projets de grande envergure. Quant à la politique fiscale, l'Exécutif veut passer à la vitesse supérieure en s'employant à appliquer la loi cadre portant sur la réforme fiscale. Une loi qui a été votée lors de la législature précédente. Elle prévoit plusieurs mesures, dont la révision du taux de l'IS à aligner sur la moyenne internationale. Le gouvernement a également l'intention de baisser la pression fiscale sur les classes moyennes, en diminuant l'import sur le revenu pour ces catégories de la population.