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Oxford Economics Group : La hausse des prix ne fait que commencer
Publié dans L'opinion le 24 - 05 - 2022

Un nouveau rapport du cabinet international de conseil "Oxford Economics Group" remet encore une fois sur le tapis les conséquences de la hausse des prix des produits alimentaires sur le Maroc.
Le Maroc, à l'instar de tous les pays du continent africain, sera davantage touché par l'inflation des prix alimentaires, a indiqué l'Oxford Economics Group, l'un des plus grands cabinets de conseil à l'échelle mondiale. Selon la même source, "la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international aura un impact plus sévère sur les indicateurs des prix à la consommation (IPC) en Afrique par rapport aux économies avancées".
Le groupe a souligné que l'indice d'inflation qui a été enregistré au Maroc au cours du mois de mars et qui s'élève à 5,2 %, bien qu'il reste inférieur par rapport à d'autres pays comme l'Egypte (10,5%), demeure le plus élevé jamais enregistré dans le Royaume. Ainsi, les experts du groupe s'attendent à ce que l'Egypte, le Maroc et le Nigeria importent davantage de blé pour la saison agricole 2022-2023.
Une fluctuation à impact social et politique
« La hausse des prix alimentaires associée à la flambée des factures de carburant et à la hausse du chômage crée un environnement politique et social instable sur le continent », soulignent des analystes d'Oxford Economics Africa. La menace plane depuis le déclenchement de la crise sanitaire en 2020, en plus de la guerre en Ukraine qui a exacerbé cette tendance, ce qui ne fait qu'augmenter le coût des matières premières de par le monde et par conséquent les prix des denrées alimentaires.
L'épisode de la pandémie du Coronavirus n'aura finalement été que le début d'une longue série de déboires qui s'abattent sur de nombreux secteurs, dont celui de l'emploi. A en juger les résultats du cabinet de conseil, l'optimisme n'est pas vraiment de rigueur, au moment où les taux de chômage augmentent parallèlement. En effet, de nombreux pays africains, dont le Maroc, l'Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya, font face à des taux de chômage bien plus élevés qu'avant la crise sanitaire liée au Covid-19, est-il souligné.
À la suite des crises successives, plusieurs pays ont en effet pris de nouvelles mesures pour limiter les répercussions de ces crises. Le rapport s'est arrêté sur quelques exemples, citant ainsi l'Egypte et le Nigeria qui ont reporté leurs plans d'annulation des subventions alimentaires et énergétiques, le Kenya qui a prolongé les subventions sur les carburants, ou encore l'Afrique du Sud qui a temporairement réduit les redevances sur les carburants et prolongé les subventions approuvées pendant la période Covid.
Hausse du salaire minimum
Du côté du Maroc, les transferts financiers ont été approuvés au profit des citoyens en besoin. Pour essayer de rétablir un certain équilibre entre la fin et les moyens, le gouvernement, les principales organisations syndicales ainsi que le patronat ont scellé un « accord social » avec les principaux syndicats du pays et le patronat autour d'une mesure phare : une augmentation du salaire minimum dans le privé et le public.
L'accord prévoit une revalorisation du salaire minimum de 10 % sur deux ans dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services. Le salaire minimum est fixé à 2.638 dirhams net, hors secteur agricole. Dans le public, le salaire minimum passera à 3.500 dirhams net, alors qu'il est aujourd'hui de 3.362 dirhams. Le salaire minimum avait déjà été augmenté de 10 % sur deux ans en 2019.
L'Exécutif dit vouloir faire converger aussi les salaires agricoles vers ceux des autres secteurs privés. Il s'engage également à augmenter les allocations familiales pour les quatrième, cinquième et sixième enfants dans les secteurs public et privé. Une démarche également approuvée par le Kenya, tandis que d'autres pays africains devraient suivre la même voie face à la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants accentués par la guerre en Ukraine, selon le rapport d'Oxford Economics Group.
Ainsi, les familles marocaines sont exposées à des pressions financières qui pourraient entraîner des protestations contre la cherté de la vie, a prévenu le rapport qui redoute le déclenchement des troubles sociaux dans des pays africains, au cas où les gouvernements ne parviennent pas à amortir le coup. Toutefois, la situation ne prête pas au pessimisme car le Maroc reste tout de même l'un des pays les plus stables du continent.
Safaa KSAANI
L'IPC grimpe à 5,9% en avril 2022

L'Indice des Prix à la Consommation (IPC) a augmenté à 5,9 % au cours du mois d'avril par rapport au même mois de l'année précédente. Cette augmentation est de 1,8% par rapport au mois de mars de cette année, comme l'indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Cette augmentation entre 2022 et 2021 résulte d'une hausse de l'indice des produits alimentaires de 9,1% et des produits non alimentaires de 3,7%, affirme le HCP, ajoutant que pour les produits non alimentaires, les écarts vont d'une stagnation de la santé à une augmentation de 12,4 % pour les transports.
Ainsi, l'indice d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait augmenté de 0,8% en avril 2022 par rapport à mars 2022 et de 4,4% par rapport à avril 2021, explique le HCP dans une note d'information relative à l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) du mois d'avril.
Dans le détail, les hausses des produits alimentaires observées entre mars et avril 2022 concernent principalement les «Fruits» avec 12,3%, les «Poissons et fruits de mer» avec 9,8%, les «Huiles et graisses» avec 5,0%, les «Légumes» avec 2,9%, les «Viandes» avec 1,8%, le «Pain et céréales» avec 1,4% et le «Café, thé et cacao» avec 0,3%.
En revanche, les prix ont diminué de 0,5% pour les «Lait, fromage et oeufs». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 13,2%, selon la même source.
Selon les villes, la plus forte hausse de l'indice des prix à la consommation a été enregistrée à Al-Hoceima avec 3,6%, à Fès avec 3,3%, à Dakhla avec 2,3%, à Oujda, Rabat, Safi et Errachidia avec 2,0%, à Kénitra et Tanger avec 1,9%, à Marrakech, Meknès et Laâyoune avec 1,6%, à Tétouan avec 1,5%, à Casablanca et Béni Mellal avec 1,3% et à Agadir avec 1,2%, précise le HCP.
S. K.


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