Alors que plusieurs analystes s'attendaient à une hausse du taux directeur pour maitriser l'inflation, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé, mardi, de le maintenir inchangé à 1,5% à l'issue de sa première réunion trimestrielle de l'année 2022. «Prenant en compte le retour prévu de l'inflation à des niveaux modérés en 2023, le Conseil a décidé de maintenir l'orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer à soutenir l'activité économique et atténuer l'impact de l'environnement international défavorable. Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,5%", indique BAM dans un communiqué.
Cette décision intervient dans un contexte marqué notamment par une baisse sensible de la valeur ajoutée agricole et une certaine consolidation des activités non agricoles, favorisée par l'avancée notable de la campagne de vaccination, l'assouplissement des restrictions sanitaires et le maintien du stimulus monétaire et des mesures de soutien sectorielles, ajoute BAM. Rappelons que dans son dernier rapport conjoncturel publié récemment, Attijari Global Research (AGR) a indiqué que la Banque centrale pourrait garder inchangée sa politique monétaire accommodante à travers un taux directeur stable à 1,5% en 2022. Ce qui pourrait justifier une éventuelle hausse dudit taux serait une hausse non maîtrisable du niveau d'inflation, précise la même source, notant qu'à date d'aujourd'hui, ce dernier reste globalement maîtrisé, et ce, à travers un niveau des prix à la consommation au Maroc évoluant autour des 2,0% en 2022 contre 1,4% en 2021. Par contre l'agence américaine Bloomberg avait indiqué que BAM devrait soit maintenir le taux directeur à 1,5%, soit le relever pour particulièrement maîtriser le taux d'inflation. Un taux qui a augmenté, selon les derniers chiffres du HCP, de 3,1 % en janvier 2022, dans un contexte de hausse des prix des matières premières à l'échelle internationale, en particulier les produits alimentaires et les dérivés du pétrole. Le HCP attribué cette évolution à la hausse des prix alimentaires de 4,3% et des prix non alimentaires de 2,3%.