Selon le rapport intitulé « Closing the gap-Ensuring there are enough qualified and supported teashers in sub-Sahara Africa », (« Combler le fossé – S'assurer qu'il y a suffisamment d'enseignants qualifiés et accompagnés en Afrique subsaharienne ») publié par l'équipe spéciale internationale sur les enseignants pour Education 2030, l'Afrique subsaharienne doit recruter 15 millions d'enseignants d'ici 2030. Dans ces 15 millions d'enseignants supplémentaires 6,1 millions concernent le primaire et 8,9 millions pour le secondaire. Les pays les plus touchés par ce déficit en ce qui concerne le cycle primaire sont la République centrafricaine, le Tchad, le Mali et le Niger. Ils auront besoin de la plus forte augmentation du nombre d'enseignants (6% ou plus de croissance annuelle) dans les années à venir. Quant aux Togo, Madagascar, Namibie, Sao Tomé-et-Principe et les Seychelles, ils font office de bons élèves, et n'auront besoin que d'une légère augmentation. Pour le cycle secondaire, le Burundi, la Centrafrique, le Mozambique, le Niger, le Tchad et la Tanzanie auront besoin d'une croissance d'au moins 10% par an. Par contre, le Ghana par exemple, n'aura besoin que d'une croissance annuelle de 0,2%. L'un des indicateurs de ce déficit est le ratio élèves/enseignant qualifié. En moyenne, on compte un enseignant qualifié pour 58 élèves dans le primaire, tandis que pour le secondaire, ce ratio avoisine les 43 élèves par enseignant qualifié. Alors que la norme selon l'UNESCO est de 40 élèves par enseignant dans le primaire et 25 élèves par enseignant dans le secondaire. Différents facteurs institutionnels et individuels entretiennent cette pénurie chronique d'enseignants dans les pays d'Afrique subsaharienne. Capacités insuffisantes Le rapport souligne que durant la dernière décennie, les Etats ont entrepris des changements politiques et institutionnels facilitant la croissance et l'expansion de la scolarisation dans le primaire et le secondaire. Cette expansion ne s'est malheureusement pas accompagnée de recrutements massifs. Ce qui a augmenté la pénurie d'enseignants déjà existante. D'un autre côté, les établissements de formation des enseignants ont une capacité insuffisante pour préparer un nombre adéquat d'enseignants qualifiés. Non seulement il y a peu d'établissements de formation et de places disponibles, mais aussi ceux qui existent sont souvent de mauvaise qualité et ne produisent pas d'enseignants qualifiés. Par ailleurs, la part du lion des budgets de l'éducation des pays (il faut souligner que ces budgets sont inférieurs au niveau de référence convenu à l'échelle internationale, qui est de 15 à 20% du PIB) est réservée aux salaires des enseignants. Il en reste très peu pour couvrir les coûts essentiels liés à la formation des enseignants, l'amélioration des conditions de travail et le bien-être de ceux-ci. W. S.