Le juge du Tribunal national Santiago Pedraz a prononcé, ce jeudi, un « non-lieu » concernant l'une des plaintes déposées contre le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pour crime de génocide. Le juge en charge du dossier "a décidé de classer la plainte déposée par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) contre le leader de l'entité séparatiste pour des délits de génocide en relation avec des faits présumés commis contre des citoyens marocains entre 1975 et 1990", a annoncé le haut tribunal de l'Audience nationale dans un communiqué. Pour le magistrat, "les faits sont prescrits, la commission du délit de génocide n'est pas établie, et les témoignages des témoins contredisent les affirmations contenues dans la plainte" qui avait été déposée en 2008.
Rappelons que Brahim Ghali est revenu en Algérie, après avoir été auditionné brièvement par la Justice espagnole, le juge d'instruction de l'Audience nationale se contentant de l'écouter par visioconférence. L'exfiltration illégale du chef du Polisario a exacerbé la méfiance entre Rabat et Madrid. Le ministère des Affaires étrangères avait mis en garde Madrid contre tout acte similaire, qui risquerait de pourrir davantage les relations entre les deux pays « partenaires ».
De retour en Algérie, le leader du Front Polisario a demandé à la justice espagnole de classer le dossier dans lequel il fait l'objet d'une enquête pour deux plaintes à son encontre pour génocide, détention illégale et torture, estimant que ces accusations répondent à des motivations fallacieuses à caractère politique.
Lors d'une conférence de presse pour faire le point sur l'évolution politique et l'activité de l'exécutif avant de commencer les vacances d'été, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a recommandé aujourd'hui d'agir avec « discrétion » pour tenter de résoudre la crise diplomatique ouverte avec Maroc. Sánchez a réaffirmé que le pays voisin est un "partenaire stratégique" pour l'Espagne.