Parallèlement avec la comparution de Brahim Ghali, ce mardi, devant l'Audience nationale espagnole, un avion gouvernement algérien a quitté Alger pour Logroño dans le but d'exfiltrer le chef du front séparatiste, selon El Confidencial. Autour de 8h du matin, un Gulfstream 2000 immatriculé 7T-VPM relevant des autorités algériennes, décolle de la base militaire de Boufarik, au sud d'Alger, à destination de la Agoncillo aérodrome, située à quelques kilomètres de Logroño, où est hospitalisé Brahim Ghali. Alors qu'il survolait Ibiza et Formentera vers 9H30, le jet a effectué un virage à 180 degrés, prenant la direction d'Alger sans atterrir en Espagne. Une heure après, le Gulfstream était de retour dans la capitale algérienne. Bien qu'il n'y ait aucune information officielle sur le vol, les sources des autorités aériennes espagnoles et sécuritaires ont confirmé à El Confidencial que la raison du déplacement était de récupérer Brahim Ghali. Une tentative d'exfiltration qui été avortée suite à la décision du juge Santiago Pedraz imposant des mesures conservatoires, à savoir : avoir une ligne téléphone active et une adresse physique en Espagne. En imposant cette mesure, sans procéder à la détention préventive du polisarie, Madrid semble prendre une posture d'équilibriste, entre Rabat et Alger. Le Club des avocats marocains tire la sonnette d'alarme Si le juge souligne que dans la présente affaire «il n'existe aucun risque de fuite». Et qu'il n'y a «aucune preuve qui permet de dire» que Brahim Ghali, «peut ou veut se soustraire à l'action de la justice», le président du Club des avocats marocains pense autrement, Mourad Elajouti. En réaction aux décisions du juge, celui-ci a annoncé sur son compte Twitter que «le procès de Ghali est une vraie mascarade». Tout en regrettant la décision de l'Audiencia Nacional, que le Club considère comme «complice», Elajouti estime que cette disposition pourrait permettre à Brahim Ghali de quitter le pays malgré les poursuites engagées à son encontre. Plutôt dans la journée, le Club des avocats marocains, a fustigé dans un communiqué, le refus de la justice espagnole de recevoir sa plainte déposée au début du mois de mai, auprès du procureur du Roi de la région de « La Rioja ». Le Club a également dénoncé l'attitude évasive de la Justice espagnole dans cette affaire sachant que les juges tendent à éviter d'enquêter sur les circonstances de l'entrée de Ghali en Espagne, en se renvoyant la plainte du Club marocain. « Ceci ne démontre qu'aucun des juges ne veut enquêter sur cette affaire et qu'ils utilisent les règles de compétence judiciaire pour se débarrasser de ce dossier », a-t-il martelé. Le Club s'est interrogé sur le timing de la décision de Santiago Pedraz, la veille de la comparution de Brahim Ghali devant la Justice, ce qui laisse entendre, selon le communiqué, que le juge tente d'éluder une enquête sur l'entrée illégale du chef du Polisario. Cet acte est pourtant sanctionné par l'article 451 du Code pénal espagnol. Cela dit, le Club des avocats n'a pas manqué d'exprimer son doute vis-à-vis de l'impartialité du juge de l'Audience nationale qui est en train de « détruire juridiquement toutes les plaintes à l'encontre de Ghali » afin d'éviter de mettre Ghali en détention.