A l'approche de l'Aid El Fitr, la ville de Laâyoune s'est plongée dans une ambiance de fête en dépit des restrictions imposées par les autorités pour contrer la propagation du Covid-19. Une effervescence particulière s'est emparée, depuis plusieurs jours, de tous les lieux d'animation quotidienne dans la capitale du Sahara marocain pour préparer la fête de fin de Ramadan, dans une ambiance presque semblable aux années d'avant l'apparition de la pandémie.
Car seules les interminables flâneries d'après le ftour dans les nombreux jardins et les terrasses bondées de cafés manquent au décor !
Puisque le religieux occupe une place de choix dans la vie de tous les jours des citoyens marocains d'origine sahraouie, les commerces, magasins de prêt-à-porter et pâtisseries sont pris d'assaut par la population qui se procure tout ce qui peut faire plaisir le jour de l'Aid et les jours d'après.
Comme partout ailleurs au Maroc et dans le monde musulman, les enfants sont les plus gâtés en cette circonstance.
Dans ce célèbre magasin turc de prêt-à-porter situé sur l'avenue Meqqa, qui a été envahi par des centaines de familles depuis les derniers jours du Ramadan, il faut s'armer de patience pour pouvoir dénicher un tee-shirt, une jupe ou un pantalon pour sa progéniture.
La même ruée sur les vêtements est perceptible sur l'avenue Boucraâ ou la place populaire Rheba, la plus fréquentée de toute la ville de Laâyoune.
Il faut dire que les ventes réalisées durant les fêtes de l'Aid El Fitr et de l'Aid Al Adha représentent une part non négligeable du chiffre d'affaires annuel des commerçants, durement impactés par la crise sanitaire.
Les files d'attente devant les boulangeries et pâtisseries pour s'approvisionner en gâteaux et autres délices de diverses saveurs, les uns préparés sur place et les autres ramenés des villes de l'intérieur, et destinés à bien garnir la table le jour de l'Aïd El-Fitr, sont caractéristiques de l'attachement des populations du Sahara marocain aux fêtes religieuses et de l'importance de la spiritualité dans leur vie quotidienne.
La demande sur les fruits et légumes est également très forte en cette fin de Ramadan, puisque la chaîne d'approvisionnement se met habituellement à l'arrêt durant les quelques jours qui suivent la fête.
La population prend ses précautions en faisant ses emplettes dans les marchés installés à cet effet par la commune, car la vente de fruits et légumes à Laâyoune est strictement interdite en dehors de ces points dédiés.
En dépit de l'éloignement des centres de production et de récolte, qui implique forcément des coûts de transport élevés, l'offre de tous les produits consommés durant l'Aid est abondante et les prix sont largement à la portée de toutes les bourses.
Seul bémol: Les poissons ont disparu des étals, car l'écrasante majorité des marins en service au port de Laâyoune sont originaires des villes du Nord du Maroc et ils sont partis passer la fête avec leurs familles!