- Comment avez vous pu passer à travers le plafond de verre en vous hissant au rang où vous êtes aujourd'hui ? - Je dois dire que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir un mentor extraordinaire qui n'est autre que Monsieur Omar Tazi, mon défunt père et fondateur de Sothema que Dieu ait son âme en Sa Sainte Miséricorde. Sa bienveillance et sa patience m'ont permis de dépasser ce plafond de verre en toute sérénité. J'ai eu, également, la chance d'avoir une équipe formidable, très engagée et dévouée à l'entreprise. Il m'a fallu, pour ma part, de la volonté et surtout de la ténacité pour relever les défis et je suis très fière aujourd'hui de faire partie des femmes dirigeantes dans notre pays. Malgré toutes les avancées réalisées dans notre pays en matière du statut de la femme, sa représentativité dans les organes de décision reste malheureusement encore faible. - Avez vous dû mettre les bouchées doubles par rapport à l'homme, pour obtenir les mêmes choses ? - Oui dans certaines situations. Inconsciemment, toute femme cherche à prouver qu'elle est l'égale de l'homme, surtout dans le milieu professionnel. C'est à mon sens, l'une des raisons pour lesquelles lees femmes réussissent très bien ce qu'elles entreprennent. - Comptez vous projeter votre réussite sur d'autres femmes méritantes ? Si oui par quelles actions ? - J'essaie au quotidien de contribuer à la réussite des femmes. Au sein de Sothema, presque la moitié de nos salariés sont des femmes. Elles sont actives, créatives et hautement qualifiées. On les trouve à tous les échelons de l'entreprise. La parité sur laquelle nous travaillons en permanence se trouve également dans notre comité exécutif composé de 4 dirigeants, 2 femmes et 2 hommes. Par ailleurs, le fait que je préside le conseil d'administration de Sothema me donne une responsabilité supplémentaire pour contribuer à plus de représentativité des femmes dans cet organe décisionnel. Sur le plan humanitaire, Sothema a toujours soutenu la femme. Cette année, à l'occasion de la journée mondiale des femmes, et conformément à sa responsabilité sociétale (RSE), Sothema financera des projets générateurs de revenus au profit de jeunes femmes en leur assurant une formation mais, aussi et surtout, en garantissant à leurs micro entreprises un chiffre d'affaires pérenne. - Trois conseils pour les femmes souhaitant réussir en entreprise... - Je conseille à toutes les femmes de croire en elles. C'est cette confiance en soi qui conduit au succès. Elles doivent rêver et tout mettre en œuvre pour réaliser leurs rêves. Enfin, les femmes ne doivent jamais aller contre leurs valeurs ni contre leurs natures. Lamia Tazi, en frontline de la campagne de vaccination
Autrefois discrets, les laboratoires pharmaceutiques se sont retrouvés au centre de l'attention médiatique, pandémie oblige. Ce fut également le cas pour le groupe marocain Sothema dirigé par Lamia Tazi qui a assité le chinois Sinopharm dans ses tests cliniques. Une contribution qui représente un gage de qualité pour un des rares groupes majeurs du Royaume a être dirigé par une femme. Lamia Tazi, via le laboratoire pharmaceutique Sothema qu'elle dirige, fait partie des piéces maitresses de la campagne de vaccination contre le COVID-19 actuellement en cours. Son entreprise a, rappelons-le, collaboré avec la firme chinoise Sinopharm pour la mise en œuvre des phases de tests pour la mise au point du précieux élixir. En plus de sa casquette de président du conseil d'administration, Tazi est également secrétaire générale de la Fédération Marocaine de l'Industrie Pharmaceutique (FMIP). Elle a étudié la pharmacie et le management en Belgique. Après avoir obtenu son diplôme, elle a rejoint Sothema en tant que pharmacien responsable et Directeur Général. En 2020, elle a complété 20 ans de carrière au sein de Sothema. Outre ses 20 ans de carrière au sein du laboratoire pharmaceutique, Lamia Tazi est membre des Conseils d'Administration de plusieurs institutions comme le Club des Femmes Administrateurs (CFA) et l'Agence Marocaine pour la promotion de la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Elle fait partie du top 100 du classement des femmes arabes les plus influentes, occupant la 57ème place.