Le Maroc et le laboratoire chinois Sinopharm CNBG ont conclu deux accords de coopération en matière d'essais cliniques du vaccin anti-Covid-19. Ces accords ont pour objectif de faire participer le Maroc aux essais cliniques de phase III du vaccin, à savoir les tests sur les humains. Les essais du vaccin porteront, dans un premier temps, sur des volontaires dans les prochains jours. « Cette étude clinique va s'étaler sur un an. Le laboratoire Sothema a été contacté par le ministère de la Santé pour la superviser. Ainsi, 600 volontaires âgés de plus de 18 ans prendront part à cette étude aux CHU Ibn Sina et l'Hôpital Militaire d'Instruction Mohammed V, ainsi que le CHU Ibn Rochd de Casablanca », souligne Lamia Tazi, présidente-directrice générale de Sothema. Lire aussi | Evolution du Coronavirus au Maroc : 1343 nouveaux cas, 61.399 au total, dimanche 30 août à 18 heures En participant aux essais de la phase III du vaccin de Sinopharm CBG, le Royaume a beaucoup à gagner. D'abord, cela permettra de tester ce vaccin sur une population marocaine. « C'est très important. C'est la première fois que des essais se font pour tester l'efficacité d'un vaccin sur une population marocaine. Cela nous permettra de jauger l'efficacité sur place. Deuxièmement, il s'agit d'une première d'un point de vue technique. Le Maroc aura ainsi une nouvelle expertise dans les études cliniques. Ces études vont être publiées au niveau international et le Royaume pourra se placer dans la réalisation des études cliniques à l'avenir », explique la PDG. De plus, les accords conclus permettront au Maroc d'avoir son propre vaccin dans les meilleurs délais, a noté le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Lire aussi | Coronavirus : Plusieurs établissements fermés à Casablanca Quid de l'exposition des volontaires au coronavirus ? « Du tout. Au contraire, ils seront soumis à un test PCR et seront écartés de l'étude s'ils sont positifs. Pour s'assurer de l'efficacité du vaccin, nous testons l'immunogénicité. En d'autres termes, nous calculons le nombre d'anticorps produits par le corps une fois le vaccin administré. Un calcul permet de déterminer si oui ou non le vaccin a permis au corps de se défendre. Le Maroc s'occupe de cette partie en plus du suivi des effets indésirables. Quant à l'efficacité, plusieurs autres critères entrent en jeu dont les tests se font dans d'autres pays comme l'Argentine et les Emirats arabes unis », explique Lamia Tazi. Elle ne cache pas son optimise quant à une production locale du vaccin. « Bien sûr, c'est un espoir. Dans ce contrat, Sothema ne fait que de la prestation de service pour les études clinique. Nous n'avons pas discuté de la fabrication mais évidemment j'espère que le Maroc produira ce vaccin localement », souligne-t-elle. A noter qu'en plus de Sothema, RMA prend également part à cette étude en assurant les volontaires, aux côtés du comité d'éthique et la Direction du médicament et de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé et la Commission Nationale de Contrôle de Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP). Pour rappel, en étant le sixième plus grand producteur de vaccins au monde, Sinopharm, qui est en mesure de produire tous les vaccins du programme national de vaccination en Chine, est aussi le fournisseur de plus de 80% des vaccins utilisés dans le programme élargi de vaccination en Chine (PEV). Le Groupe pharmaceutique est en mesure de produire jusqu'à 900 médicaments et possède 15 des marques commerciales les plus réputées en Chine. Le vaccin candidat inactivé contre la Covid-19 développé par Sinopharm devrait arriver sur le marché d'ici la fin du mois de décembre. Le processus d'autorisation de mise sur le marché débutera une fois la troisième phase des essais cliniques à l'étranger sera terminée, avait informé le PDG du Groupe, Liu Jingzhen. Sinopharm possède à Pékin une unité de production capable de fabriquer 120 millions de doses par an, tandis qu'une autre usine de la société à Wuhan est capable de produire 100 millions de doses par an. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.