Les pays exportateurs de pétrole redoutent le pire avec le retour de l'Iran sur le marché pétrolier dans le cas d'une levée de sanctions US. «Notre plus importante discussion porte sur les derniers développements du marché mondial du pétrole, qui se trouve dans une situation délicate», a précisé le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zangeneh, en marge de sa visite à Moscou ce 21 décembre. En effet, le coronavirus a diminué la demande. D'où un effondrement des cours. Le baril a même plongé sous les vingt dollars en avril 2020! Or l'année 2021 arrive également avec son lot de risques dans ce domaine. Le Président Joe Biden a longtemps affirmé sa volonté de réintégrer l'accord sur le nucléaire iranien. Cela se traduirait par la levée du régime de sanctions imposé à Téhéran. De quoi provoquer un choc pétrolier d'un nouveau genre. Inquiétude du marché pétrolier La perspective d'une normalisation des rapports entre Washington et Téhéran inquiète les producteurs et exportateurs du monde entier. La levée des sanctions impliquerait un retour total de l'Iran sur le marché pétrolier. Un retour synonyme de chute potentielle des cours du brut, du fait de l'offre iranienne qui inonderait le marché. Les ministres saoudien et russe de l'Energie ont affiché leur unité samedi lors d'une réunion bipartite avant le sommet en janvier de l'Opep+ et après une année marquée par des divergences sur les coupes de production de pétrole face à la chute des prix. Au début du mois, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires, dont la Russie, ont décidé à l'issue d'âpres négociations de limiter à 500.000 barils par jour l'augmentation de leur production en janvier, contre près de 2 millions initialement prévus. «La charte de coopération de l'Opep+ nous a rassemblés et a apporté de bons résultats (...) C'est pour cette raison qu'elle doit continuer», a déclaré le ministre de l'Energie saoudien Abdelaziz ben Salmane, lors d'une conférence de presse diffusée par la chaîne d'Etat Al-Ekhbariya. «Nous avons confirmé une nouvelle fois notre loyauté envers les accords en vigueur aujourd'hui», a dit le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak, chargé du secteur énergétique. L'Opep+ tiendra virtuellement sa 13ème conférence ministérielle le 4 janvier, tandis que Ryad et Moscou se réuniront autour d'un comité de coopération bilatérale en mars. Le ministre saoudien de l'Energie a dit espérer que cette réunion se tiendrait «en personne», alors que son pays vient de lancer une vaste campagne de vaccination contre le Covid-19. Les membres de l'Opep+ se sont mis d'accord le 3 décembre pour remettre «progressivement» sur le marché quelque 2 millions de barils par jour en début d'année prochaine, en commençant par 500.000 barils en janvier. En début d'année, une véritable guerre des prix avait opposé l'Arabie saoudite à la Russie, respectivement troisième et deuxième producteurs de pétrole, dans un marché miné par la pandémie. Face au refus de Moscou de réduire davantage la production mondiale dans la lignée des coupes consenties par le cartel et ses partenaires depuis 2018, Ryad avait brutalement augmenté la sienne, faisant dégringoler les prix pour atteindre un plus bas en près de deux décennies. Un accord avait finalement été trouvé au sein de l'Opep+.