L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est parvenue, malgré les difficultés d'entente de ses membres, à trouver un accord en vue d'une réduction durable de l'offre et d'une stabilisation du marché pétrolier. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) tente de maîtriser la production pétrolière. La nouvelle est en effet tombée, il y a quelques semaines. L'organisation est arrivée, malgré les divergences de points de vue de ses membres, à trouver un accord en vue de baisser la production pétrolière. Ainsi, les quatorze membres de l'OPEP réunis récemment à Vienne étaient finalement parvenus à un accord de réduction de la production d'or noir pour faire remonter des cours déprimés et volatils depuis deux ans et demi, oscillant aux alentours des 55 dollars. Cet accord signe un revirement de l'Arabie saoudite, qui avait imposé sa politique de vannes ouvertes en novembre 2014. Donc, à compter du 1er janvier, l'organisation réduira sa production quotidienne de 1,2 million de barils pour la ramener autour de 32,5 millions, relate la presse internationale. Pour rappel, en octobre dernier, le cartel avait produit 33,64 millions de barils, mais certains analystes estiment que cette production a grimpé à 34 millions de barils en novembre. Retour, donc, à une politique plus traditionnelle de l'OPEP, adoptée pour la dernière fois en décembre 2008, quand le baril était tombé en quatre mois de 147 dollars à 35 dollars. Le compromis dudit accord tenu à Vienne a été conclu au terme de deux mois d'intenses discussions et de navettes diplomatiques entre Téhéran, Alger, Bagdad, Riyad et Moscou conduites par l'Algérie. Il reflète l'accord de principe scellé fin septembre à Alger, où les ministres du cartel s'étaient fixé pour objectif de ramener la production entre 32,5 et 33 millions de barils par jour. Notons que ces discussions ont connu, mi avril, un échec à Doha (Qatar), et le Cartel ne pouvait pas en essuyer un second. En effet, cela aurait précipité la chute des cours durant les semaines qui auraient suivi. Déjà, certains analystes évoquaient un cours de 30 dollars. Les marchés réagissent La décision de l'OPEP n'est pas restée sans impact sur les cours boursiers. Le baril de Brent, principale référence du marché mondial, a bondi, passant de 43,40 dollars à l'ouverture à 50 dollars dès les premières annonces parvenues de Vienne le jour du conclave, d'après un article de la banque en ligne Abcbourse. Ce niveau n'avait pas été atteint depuis fin octobre. Il est surtout nettement supérieur au point bas de fin janvier, où il était tombé à 27 dollars. L'accord est-il entré en vigueur ? Par ailleurs, quelques pays ont déjà entamé les grandes lignes de l'accord, concernant la baisse de la production. C'est notamment le cas du sultanat d'Oman qui, malgré sa crise financière et le bas atteint par ses recettes pétrolières, a décidé de se conformer aux directives de l'OPEP. En 2016, les recettes pétrolières étaient en recul de 67% par rapport à 2014, année qui a marqué le début de l'effondrement des cours du brut, a indiqué le ministère des Finances, qui table par ailleurs sur un taux de croissance du PIB de 2% en 2017 à la faveur de l'amélioration des prix pétroliers. Oman s'est engagé à réduire, à partir de janvier, sa production pétrolière afin de soutenir les prix du brut. De même, le Koweït, le Qatar et les Emirats arabes unis, également membres de l'OPEP, ont confirmé la réduction, à partir du 1er janvier, de leur offre respective, conformément à la décision du cartel de réduire sa production pour soutenir les prix, d'après le journal français les Echos. Le conglomérat public Kuwait Petroleum Corp (KPC) a annoncé, il y a quelques jours, avoir informé ses clients que le volume de ses exportations allait baisser à partir de janvier en application de la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). La KPC n'a pas précisé la part du Koweït dans la réduction totale de l'OPEP. Cependant, la presse locale a indiqué qu'elle était d'environ 130.000 barils par jour (bj), sur une production nationale de quelque 3 millions de barils par jour (mbj). Une suroffre qui entretient la baisse des cours Par ailleurs, il faut noter que le secteur pétrolier est marqué par une hausse de l'offre, due notamment à la levée des sanctions sur l'Iran, un des plus gros producteurs d'or noir, couvrant 5,1% de la production mondiale. Les cours se sont affaissés au lendemain de l'annonce des levées des sanctions et sont restés stables à près de 40 dollars le baril. Cette tendance s'est renforcée par l'annonce de l'Iran de vouloir récupérer ses parts de marché.