Les cours du pétrole ont fini en nette baisse mardi à New York, les chances d'un gel de la production par les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors d'une réunion à Alger semblant diminuer. Le cours du baril de référence (WTI) a perdu 1,26 dollar à 44,67 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). Avant même la tenue d'une réunion informelle mercredi en marge d'un forum de l'énergie à Alger, les investisseurs ont commencé à désespérer que les membres de l'Opep s'entendent sur un moyen de faire remonter le prix du baril, bas depuis mi-2014. Les attentes d'un gel de la production du pétrole pour faire remonter les prix s'amenuisent après les déclarations de ministres de pays producteurs laissant entrevoir un ‘'échec'' de la réunion informelle de l'OPEP prévue ce mercredi à Alger. Des responsables de pays producteurs ont laissé entendre qu'il faut attendre la réunion ministérielle de l'OPEP de novembre prochain pour discuter de la stabilité des marchés, et donc d'envisager un gel de la production de l'Organisation. Le premier qui aura douché les espoirs est le ministre iranien du pétrole qui a fait savoir que son pays «préfèrerait que la réunion de mercredi se limite à des concertations entre les pays membres de l'Opep sur la production de l'organisation et que la décision finale soit adoptée lors de la rencontre de Vienne en novembre prochain». «Atteindre un accord en deux jours ne figure pas sur notre l'agenda», a déclaré à la presse Bijan Namdar Zanganeh, en marge d'un forum international de l'énergie, ouvert mardi dans la capitale algérienne. Le ministre iranien a confirmé la position de son pays de profiter de la levée de l'embargo international pour augmenter sa production de pétrole à un peu plus de 4mbj, et recouvrer les 13 pc de ses parts de marché. Il y a deux semaines, le secrétaire général de l'OPEP, le Nigérian Mohammed Barkindo, a lui-même refroidi les attentes, en annonçant que la réunion d'Alger sera une simple «rencontre de concertation» et non «de prise de décisions». Rejoignant le même avis, le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh a déclaré ne pas s'attendre à un accord sur un gel des niveaux de production, réduisant à néant l'espoir d'une décision lors de cette réunion. «Les divergences entre les pays de l'Opep se réduisent. Je ne m'attends pas à un accord à l'issue des consultations de demain», a dit Khalid al Falih à la presse, affirmant que le marché pourrait se rééquilibrer de lui-même. Son homologue russe Alexandre Novak s'est contenté de déclarer que ‹‘nous menons des discussions avec les autres producteurs sur les prix». Il a affirmé que ces efforts étaient engagés mais «sans un agenda précis». ‹‘Cela dépend de la situation du marché «, a déclaré Alexandre Novak, dont le pays est le deuxième grand producteur mondial de pétrole. Ces sorties médiatiques contredisent celles du ministre de l'Energie algérien, Noureddine Boutarfa, qui a affirmé dimanche qu'»il n'y aura pas d'échec» de la réunion informelle de l'Opep, relevant que tous les pays de l'Opep sont d'accord pour stabiliser les prix. Plusieurs pays producteurs dont l'économie est fortement secouée par la chute des cours du pétrole s'attendaient à des décisions pratiques pour relancer le marché et redresser les prix de l'or noir. Les ministres du cartel, qui pompe environ un tiers du brut mondial, ne s'étaient pas fixé de plafond de production lors de leur réunion à Vienne le 2 juin, jugeant leur production raisonnable et validée par la progression tendancielle des prix. Depuis juin 2014, les prix du pétrole ont chuté d'environ la moitié en raison d'une offre surabondante, ce qui a fait réagir les producteurs qui ont multiplié ces derniers temps les échanges de visites pour tenter de trouver un accord à même de stabiliser le marché à travers une limitation de la production. Les discussions informelles entre pays de l'Opep sont prévues cet après-midi à Alger, en plus des consultations bilatérales et avec les pays extérieurs au cartel.