L'Iran insiste pour récupérer sa part du marché du brut d'avant les sanctions internationales, a indique vendredi son ministre du Pétrole Bijan Zanganeh, à l'approche d'une réunion informelle des pays exportateurs (Opep) en septembre en Algérie. «l'Iran n'a aucune responsabilité dans l'instabilité du marché pétrolier, et après la levée des sanctions nous cherchons à récupérer notre part du marché», a déclaré le ministre cité par l'agence de presse Shana, alors Téhéran avait dû fortement baisser son niveau de production à cause de ces sanctions. L'Iran aidera les autres pays producteurs de pétrole à stabiliser le marché mondial de l'or noir à condition que les autres membres de l'Opep lui reconnaissent le droit de regagner les parts de marchés qu'il a perdues, a déclaré vendredi le ministre du Pétrole iranien. Troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Iran a augmenté sa production après la levée, en janvier, de sanctions occidentales et a depuis refusé de participer aux efforts de l'Opep et de certains pays non-membres en vue de favoriser une stabilisation des cours, notamment par le biais de gel de niveaux de production. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a confirmé jeudi que son pays participerait aux discussions entre pays producteurs prévues fin septembre en Algérie. La dernière réunion de l'Opep, en juin, n'avait pas permis d'aboutir à un accord sur un plafonnement de la production. Avant cela, en avril, des discussions à Doha entre pays producteurs de pétrole membres de l'Opep ou extérieurs au cartel sur une limitation de la production avaient également échoué, l'Arabie saoudite ayant alors exigé que l'Iran se joigne au mouvement, ce qu'avait refusé Téhéran. Ces derniers jours, des signes ont suggéré que l'Iran était disposé à collaborer avec les autres pays de l'Opep pour soutenir les cours du brut. Le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a toutefois déclaré jeudi à Reuters qu'aucun accord n'avait été conclu sur un niveau de production spécifique et il a relativisé l'enjeu d'une éventuelle initiative collective. «Nous ne croyons pas qu'une intervention importante sur le marché soit nécessaire au-delà de laisser les forces de l'offre et de la demande faire le travail pour nous», a-t-il dit, ajoutant qu'à ses yeux, le marché évoluait actuellement «dans la bonne direction». Les cours du baril étaient hésitants vendredi: vers 07h55 GMT, le brut léger américain (WTI) gagnait trois cents à 47,36 dollars le baril tandis que le Brent cédait 16 cents à 49,51 dollars. Ils sont en hausse de respectivement de près de 14% et de plus de 16,5% depuis le début du mois, après deux mois consécutifs de baisse. Cela porte à près de 28% la hausse du WTI depuis le début de l'année et à environ 33% celle du Brent, après des chutes respectives de 62% et 66% sur la période 2014-2015. «L'Iran coopérera avec l'Opep pour aider à la reprise du marché pétrolier mais il attend des autres qu'ils respectent ses droits à regagner ses parts de marchés perdues», a dit Bijan Namdar Zanganeh, cité par l'agence de son ministère, Shana. Interrogé au sujet d'un plan de gel de la production, il a dit que son pays était favorable à toute initiative susceptible de stabiliser le marché. Avant de collaborer avec l'Opep, l'Iran veut retrouver le niveau de production qui était le sien avant les sanctions imposées par la communauté internationale en raison de son programme nucléaire, soit quatre millions de barils par jour. Selon des données de l'Opep, cette production est ressortie à 3,6 millions en juillet. Dans un entretien publié par le journal Al Hayat, le nouveau secrétaire général de l'Opep, le Nigérian Mohammed Sanusi Barkindo déclare, au sujet de la possibilité d'un gel de la production que «rien n'est impossible dans les conditions actuelles».