La Palestine zappe son tour de présidence de l'institution panarabe pour «ne pas voir les pays arabes se précipiter» pour la normalisation avec Tel-Aviv. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad AlMaliki a annoncé mardi que la Palestine avait décidé de renoncer à son droit de présider le Conseil de la Ligue des Etats arabes à sa session en cours, en réponse à la normalisation émiratie et bahreïnie avec l'occupant israélien, et à la position de la Ligue sur cette normalisation. Lors d'une conférence de presse AlMaliki a déclaré qu'ils (les Palestiniens) ne sont «pas honorés de voir les pays arabes se précipiter pour normaliser avec l'occupation, pendant notre présidence du Conseil de la Ligue », ajoutant que « cette décision est intervenue après que le Secrétariat général de la Ligue a pris une position de soutien pour les Emirats et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec l'occupation, en violation avec l'initiative arabe de paix. Le chef de la diplomatie palestinienne a souligné que «l'Etat de Palestine est membre de la Ligue arabe, et a travaillé pour renforcer son rôle et sa position, et qu'il ne renoncera pas à son siège, car cela créera un vide qui peut générer divers scénarios dont nous n'avons que faire en cette étape délicate. » Il a poursuivi: «Certains pays arabes influents ont refusé de condamner l'abandon de l'initiative de paix arabe, et donc la Ligue ne prendra pas de décision dans un délai prévisible, en faveur de condamner le départ de ses décisions.» Les Palestiniens en quête d'union Sur un autre volet, des représentants des factions rivales palestiniennes, Hamas et Fatah, se sont rencontrés à Istanbul en Turquie, dans une tentative de rapprochement une semaine après un accord entre Israël et deux Etats arabes du Golfe. Cette nouvelle tentative de réconciliation pour le Fatah et le Hamas, débuté mardi à Istanbul des pourparlers directs. Cette initiative intervient une semaine après la signature à Washington d'accords normalisant les relations d'Israël avec les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui constituent aux yeux une trahison aux yeux des Palestiniens. «Les réalités ont changé pour les Palestiniens. L'accord entre Israël, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn a créé une nouvelle situation. C'est un signal d'alarme pour les Palestiniens. Les priorités au Moyen-Orient ont changé et, par conséquent, ils doivent en tirer la bonne conclusion. La désunion les a tiré en arrière», estime Yossi Mekelberg, professeur en relations internationales, à la Regent's University à Londres. Les négociations qui ont débutét en Turquie sont les premières du genre depuis trois ans. Le conflit entre le Fatah et le Hamas remonte lui à une quinzaine d'années. Une guerre civile palestinienne a déchiré la bande de Gaza après que les islamistes du Hamas ont pris le contrôle de l'enclave jusqu'alors aux mains du Fatah.