Le Parlement européen reproche à l'Algérie son immobilisme politique et dénonce la détérioration accrue de la situation des droits humains dans le contexte de la pandémie de COVID-19. En cette période de crise sanitaire mondiale liée à la pandémie du covid-19, le Parlement européen pointe du doigt l'instrumentalisation par le pouvoir algérien des mesures de confinement pour tenter de restreindre l'expression du « mécontentement dans le pays » en lien avec une situation politique « en suspens ». La question émane de l'eurodéputée espagnole María Soraya Rodríguez Ramos du groupe des Libéraux, Renew Europe, qui a interpellé la Commission européenne le mercredi 29 avril, pour répondre à cette situation préoccupante et s'exprimer sur les moyens et les instruments d'un monitoring de l'UE en matière de violations des droits humains en Algérie. Violations des droits humains et des libertés individuelles Au mois de novembre dernier, des groupes politiques pourtant opposés, socialistes et conservateurs, se sont unis pour rédiger une résolution du Parlement européen dénonçant les multiples violations des droits humains et des libertés individuelles qui ont cours en Algérie. Ces violations des droits humains sont décrites très précisément dans le texte sans concession de la résolution qui détaille nommément l'emprisonnement arbitraire de journalistes, les persécutions envers les minorités, ou encore la répression violente du régime envers les contestataires du Hirak notamment des traitements inhumains ayant entrainé la mort en détention de manifestants battus « sauvagement ». A l'issue du vote en session plénière, cette résolution a été adoptée à la majorité des eurodéputés. Dans sa requête au sujet du monitoring de l'UE, l'eurodéputée Rodríguez Ramos déplore l'absence d'évolutions positives en Algérie depuis l'adoption de cette résolution en novembre dernier. Une situation sanitaire critique dans les camps de Tindouf ! Début avril, c'est l'eurodéputée belge et ancienne journaliste Frédérique Ries qui interpellait la Commission européenne sur l'attitude irresponsable de l'Algérie à l'égard des camps de Tindouf et de sa faillite à garantir la protection sanitaire des populations séquestrées par le polisario « sur son sol et dont elle a pourtant la « responsabilité ». Cette faillite morale de la junte algérienne révélée par sa gestion ou plutôt son absence de gestion de la crise pandémique permet au polisario de poursuivre ses exactions. Il en résulte une « situation sanitaire alarmante », « un état catastrophique » des camps de Tindouf dont la responsabilité « incombe à l'Algérie » selon l'eurodéputée du groupe de Libéraux qui appelle la Commission à intervenir auprès des autorités algériennes. Cette série de dénonciations explicites en peu de temps traduit la volonté de la nouvelle législature du Parlement européen d'aborder dorénavant ouvertement les questions politiques avec le régime algérien qui ne pourra pas compter sur la pandémie pour y échapper.