Le 6 novembre était une journée très chargée pour les Marocains. D'abord c'était le 49ème anniversaire de la Marche verte et il fallait féliciter tout le monde pour cette oeuvre historique et au développement incroyable auquel elle a donné lieu dans les provinces du Sud. Ensuite, il fallait aussi suivre les élections américaines, le pays ami et allié qui a rappelé Donald Trump aux commandes. Deux raisons donc pour être content et satisfait. Le Maroc peut s'estimer heureux. Et ce bonheur n'est cependant pas tombé du ciel. Il faut bien le mentionner. A la signature des Accords d'Abraham et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur l'intégralité de son territoire, des voix se sont élevées pour dénoncer ce qu'elles appellent « normalisation ». Pour elles, la cause palestinienne est beaucoup plus importante que la cause première des Marocains. A les entendre, on comprend qu'ils seraient prêts à laisser tomber les provinces du sud sans regret pour le bonheur des islamistes du Hamas. Ils évitent minutieusement de rappeler que c'est un chef de gouvernement islamiste qui a signé les Accords d'Abraham en présence de SM Le Roi Mohammed VI, les représentants américains et israéliens. Les mécontents ont néanmoins le droit de s'exprimer et de manifester leur sentiment vis-à-vis de cette question, bien que la majorité des Marocains les trouvent un peu border line. Ils vivent dans un pays démocratique. N'empêche, le Maroc a tenu sa position. Pour une raison très simple, lorsque le pays signe des accords, il les respecte, c'est un pays d'institutions où tout se fait dans les règles. Bien sûr, lorsque Donald Trump avait reconnu la marocanité du Sahara, certains avaient ironisé en disant que ce n'était qu'un tweet d'un président sur le départ. Eh bien le président qui lui avait succédé a maintenu cette reconnaissance. Sans y changer la moindre virgule. On comprend ainsi que le Maroc est au dessus de la mêlée de la politique intérieure américaine. Il est respecté aussi bien par les Républicains que par les Démocrates, justement parce qu'il dispose d'une qualité indispensable en relations internationales, la constance. Depuis le dix-huitième siècle, la position du Maroc envers les Etats-Unis n'a pas changé, l'amitié c'est fait pour durer. La vision à long terme du Maroc impose de la patience, beaucoup de patience. La diplomatie royale l'a d'ailleurs démontré avec la France. Malgré la brouille de 3 ans, le Maroc n'a entrepris aucun acte hostile envers ce pays avec lequel il partage beaucoup de choses. Finalement tout est rentré dans l'ordre avec l'exceptionnelle visite du président Emmanuel Macron au Maroc et l'accueil royal dont il a bénéficié. Contrairement à ce qu'on pense ce n'est pas la précipitation qui exige le plus d'énergie, mais la patience. Une énergie patiente. Elle a été manifeste dans le discours de SM Le Roi Mohammed VI à l'occasion du 49ème anniversaire de la Marche Verte. Et là un passage est particulièrement significatif lorsque le Souverain a parlé de l'issue sur l'Atlantique pour les pays de la région. Cela fait un demi siècle que l'Algérie poursuit cet objectif, comptant sur un groupe mercenaire qui rêve d'avoir un pays au sud du Maroc. C'est un demi siècle de patience pour le Maroc. C'est un demi siècle de manque à gagner pour l'Algérie. Le Maroc était patient, certes, mais il n'a pas attendu sans rien faire. Le sud qui était un désert, comprend aujourd'hui des villes belles et prospères, attirant des visiteurs du monde entier. C'est le côté dynamique. Ce que le Maroc a réalisé dans ses provinces du sud, avec, en plus les infrastructures internationales, comme le port de Dakhla et la voie rapide Tiznit-Dakhla, est une invitation fraternelle aux pays de la région qui ont ainsi les moyens de voir avec optimisme leur évolution future. Ils ont plus de possibilités pour élaborer leurs politiques de développement. Happy Green March Day!