Après trois jours de grève, la Coordination nationale du secteur de l'enseignement s'est réjouit de " sa grande réussite " dans un communiqué, rendu public jeudi 26 octobre. La coordination y affirme par ailleurs le " grand succès " de cette première étape de son combat. " La grève nationale tenue les 24, 25 et 26 octobre ainsi que les sit in organisés dans les différentes villes ont enregistré tous un grand taux de participation de la part des enseignants. Un succès énorme pour lequel la coordination félicite ces femmes et ces hommes qui militent corps et âme pour leurs droits ", annonce le communiqué. Ceci sans pour autant précisé exactement le taux de participation. Joute Une réussite qui a été mise en doute par Chakib Benmoussa dans sa déclaration lors du point de presse tenu à l'issue du Conseil du gouvrenement, ce jeudi 27 octobre. " Environ 96.000 enseignants ont participé aux grèves. Si nous comparons ces chiffres avec les 330.000 employés du secteur, le taux de participation à cette grève serait d'environ 30% ", minimise le ministre de l'Education nationale. Il affirme cependant que " le gouvernement prend ces manifestations au sérieux ". " Le taux de participation de 30% avancé par le ministère reste très important. C'est même l'un des taux les plus élevés enregistrés ces trois ou quatre dernières années. Il faut considérer le chiffre de 96.000 participants en fonction du nombre des enseignants (quelques 270.000) qui restent les principaux concernés par cette grève et non par rapport à l'ensemble des fonctionnaires de l'Education nationale ", commente Younes Firachen, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants relavant de la CDT. Un taux de participation qui exprime, selon le syndicaliste, le degré d'insatisfaction générale et de colère parmi le corps enseignant. " Le Statut unifié reste la principale cause de cette gronde en plus bien sûr des dossiers chauds en stand by depuis des années et qui attendent toujourrs des solutions ", nous explique au téléphone le Secrétaire générale du Syndicat national des enseignants. Le Statut de la discorde Rappelons que la tension est montée à nouveau entre les enseignants et le Ministère de l'Education nationale à cause du nouveau Statut unifié. Au centre d'un bras de fer entre la tutelle et les représentants syndicaux des enseignants, ce statut controversé a été rejeté catégoriquement par ces derniers. La version adoptée au final par le ministère n'aurait pas pris en considération leurs doléances et leurs propositions. Une volte-face que les quatre principaux syndicats de l'enseignement à savoir la Fédération nationale de l'enseignement-UMT, le Syndicat national de l'enseignement-CDT, la Fédération libre de l'enseignement-UGTM et le Syndicat national de l'enseignement-FDT dénoncent tout en exigeant la révision complète du nouveau texte. Maintenant la pression, la Coordinationation nationale du secteur de l'enseignement appelle ses affiliés à perséverer tout en mettant la tutelle en garde contre " toute réaction de représailles contre le corps enseignant qui jouit de son droit constitutionnel de tenir une grève". Nouvelle grève en perspective " Nous appelons les enseignants ainsi que tous les fonctionnaires de l'Education nationale a maintenir la cadence et à manifester pendant les périodes de réacréation durant toute la semaine. Ceci tout en organisant des séances de sensibilisation et d'information au sein des lieux de travail ", appelle la coordination. Cette dernière donne d'ailleurs rendez-vous pour une autre grève nationale le mardi et mercredi 7 et 8 novembre. Une marche sera organisée en parallèle à Rabat depuis le Parlement en direction du ministère de l'Education nationale. De leur côté, les syndicats ne lâchent pas du lest et ne comptent pas fléchir d'aussitôt . " Nous avons reçu une invitation du Chef du gouvernement pour débattre de ce dossier pour ce lundi 30 octobre ", nous apprend Younes Firachen de la CDT. Leurs doléances pour cette réunion ? " Nous défenderons notre dossier revendicatif à commencer par la révision du Statut unifié en tenant compte des propositions déjà formulées par les syndicats et des dispositions déjà convenues avec le Ministère. Le dossier des contractuels, le dossier des indemnités du corps enseignants et les dossiers de certaines catégories qui sont en suspens depuis des années tels " La cellule 10". Nous réclamons également une justice salariale pour tous les fonctionnaires de l'Education nationale ", énumère le syndicaliste. La réunion prévue avec le Chef du gouvernement saura-t-elle apaiser les esprits et satisfaire les réclamations des enseignants et de leurs représentants ? A suivre !