« L'activité économique devrait progresser de 3,4%, au troisième trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu d'une hausse de 1,9% au cours de la même période de l'année antérieure », prévoit le HCP dans sa dernière note de conjoncture. Allègement du déficit commercial D'après le HCP, au deuxième trimestre 2023, le volume des exportations des biens et services, en hausse de 7,1%, aurait été tiré particulièrement par les services d'hébergement et de restauration et par les ventes de l'automobile, alors que celui des importations n'aurait crû que de 2,2% en variation annuelle, profitant du recul des achats des demi-produits et des produits bruts. En valeur, les exportations de biens, en baisse de 2,3%, auraient connu une évolution contrastée. Les ventes extérieures de l'automobile dans les segments « construction » et « câblage » auraient continué de soutenir les exportations globales, avec une contribution positive de 8,7 points, suivies par celles du textile et cuir ( 1,6 point) et des produits des industries électriques et électroniques ( 1,5 point). A l'inverse, les expéditions des phosphates et de leurs dérivés y auraient contribué négativement (-12,6 points), pâtissant de l'atonie de la demande extérieure. Le repli plus prononcé des importations des biens, en valeur, par rapport aux exportations se serait traduit par un allègement du déficit de la balance commerciale des biens et engendré une amélioration du taux de couverture, au deuxième trimestre 2023, de 2,8 points par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 63,2%. Les importations de biens en valeur se seraient, pour leur part, repliées de 6,6%, portées par l'allégement de la facture énergétique. A contrario, les achats des biens d'équipement industriel se seraient inscrits en hausse, tirés par les acquisitions des machines et appareils divers, des moteurs à piston, des appareils pour la coupure et la connexion électrique, suivis par les importations des biens de consommation, notamment les voitures de tourisme et leurs pièces détachées. Le repli plus prononcé des importations des biens, en valeur, par rapport aux exportations se serait traduit par un allègement du déficit de la balance commerciale des biens et engendré une amélioration du taux de couverture, au deuxième trimestre 2023, de 2,8 points par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 63,2%. Redressement de la demande intérieure Après 5 trimestres de baisse, la demande intérieure se serait, renforcée au deuxième trimestre 2023, portant sa contribution à la croissance économique globale à 1,2 point, au lieu de -0,1 point au trimestre précédent. Elle aurait été particulièrement portée par l'amélioration des dépenses de consommation, notamment celles des administrations publiques, en hausse de 2,8% en variation annuelle. Celles des ménages se seraient légèrement redressées, entrainant une inflexion à la hausse des importations de biens de consommation. Le jugement des consommateurs sur les perspectives d'évolution future de leur situation financière aurait connu une légère inflexion à la hausse au deuxième trimestre et leurs perceptions sur les opportunités d'achat de biens durables se seraient stabilisées. En variation annuelle, la consommation des ménages se serait accrue de 1,5%, au deuxième trimestre 2023, au lieu de 0,1% au premier trimestre. Repli de l'investissement D'après les prévisions du HCP, le repli de l'investissement se serait prolongé au deuxième trimestre 2023, malgré le renforcement des dépenses d'investissement budgétaire. L'investissement des entreprises se serait infléchi, dans un contexte de faible progression de la demande extérieure et de hausse du coût de financement. Le taux moyen d'emprunt pour l'équipement se serait, en effet, accru de 50 points, s'établissant à 4,84% au premier trimestre. La baisse des dépenses d'investissement aurait, principalement, concerné les produits de construction, tandis que celles en services auraient ralenti, tout en affichant une croissance positive ( 2,5%, en variation annuelle). Régression de l'inflation Au deuxième trimestre 2023, le HCP relève que le rythme de croissance des prix à la consommation, bien qu'encore élevé, aurait légèrement décéléré pour la première fois depuis six trimestres de hausse continue, s'établissant à 7,1% en glissement annuel, au lieu de 9,1% un trimestre auparavant. Ce retournement de tendance aurait résulté du recul des prix des produits non-alimentaires de plus de la moitié ( 1,4%) par rapport à 3,5% enregistré au premier trimestre et d'une décélération de 17,6% à 15,5% amorcée au niveau des prix des produits alimentaires. « L'atténuation des pressions inflationnistes importées se serait traduite par une baisse des prix de l'énergie et un début de ralentissement des prix des denrées alimentaires », souligne le HCP. L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l'intervention de l'Etat et les produits à prix volatils, aurait progressé, quant à elle, de 6,5% sur un an, mais aurait, également, affiché un recul par rapport à 8,2% enregistré au premier trimestre 2023, du fait du reflux de l'inflation des produits alimentaires hors frais et de celle des produits manufacturés. Prévisions pour le troisième trimestre Selon le HCP, la croissance de la demande mondiale adressée au Maroc devrait dans l'ensemble se modérer sensiblement au troisième trimestre, avec une hausse prévue de 2%, en variation annuelle, au lieu de 7,7% lors de la même période une année auparavant. En conséquence, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique nationale resterait positive, mais se réduirait à 1,9 point au lieu de 3,1 points au cours de la même période de l'année passée. En l'absence de tensions majeures sur le marché mondial des matières premières, l'inflation devrait refluer au niveau national à 5,4% au troisième trimestre 2023 et sa composante sous-jacente pourrait diminuer jusqu'à 4,8%, suite à une moindre hausse des prix alimentaires et manufacturiers. Dans ces conditions, la demande intérieure poursuivrait son amélioration, contribuant pour 1,5 point à la croissance économique globale. La consommation des ménages progresserait de 1,9%, mais l'investissement des entreprises tarderait à se redresser, du fait de la faible progression des marges des entreprises.