L'allègement des mesures de confinement aurait permis un léger redressement de l'activité et la baisse de la croissance économique aurait été moins prononcée qu'au trimestre précédent. L'économie nationale aurait régressé de 8,7%, au troisième trimestre 2020, au lieu de -14,9%, au deuxième trimestre 2020. Le HCP s'est penché sur la conjoncture économique du troisième trimestre 2020 et les perspectives pour le quatrième trimestre. Il en ressort ainsi que l'économie nationale aurait fléchi de 8,7% à T3, au lieu de -14,9% un trimestre plus tôt. Selon le HCP, au quatrième trimestre 2020, le repli des activités hors agriculture s'atténuerait pour atteindre -5,2%. Si l'on tient compte d'une baisse de 5,8% de la valeur ajoutée agricole, l'activité économique régresserait de 5,5% au lieu de 2,3% au quatrième trimestre 2019. Contrairement au second trimestre, le contexte international aurait été moins pénalisant pour l'économie nationale, avec la levée partielle des restrictions de déplacements et l'amélioration progressive de l'activité mondiale. « Des signes favorables de reprise seraient apparus dans les principaux pays avancés, après une baisse de 12,1% de la croissance en zone euro et de 9,1% aux Etats-Unis, au deuxième trimestre 2020 », annoncent les analystes du HCP. Au niveau du commerce mondial, les échanges internationaux auraient gagné un peu d'élan au troisième trimestre 2020. Bénéficiant d'un léger regain de dynamisme des importations des principaux partenaires commerciaux, la demande mondiale adressée au Maroc se serait améliorée de 9,3% par rapport au deuxième trimestre. Sa baisse en variation annuelle se serait atténuée, pour atteindre -10,2%, après une chute de 17,9% un trimestre plus tôt. Légère amélioration du déficit commercial Au niveau national, le déficit commercial des biens et services, en volume, se serait allégé de 10,2% au troisième trimestre 2020. Les exportations, moins pénalisées par le contexte extérieur et les mesures sanitaires restrictives, auraient baissé de 16,9% en variation annuelle, au lieu de -28,7% un trimestre plus tôt. Les données disponibles pour les mois de juillet et août 2020 auraient témoigné d'un recul moins prononcé des exportations des biens en valeur. Les exportations de l'automobile auraient renoué avec une croissance positive (+3%), tirées par la hausse des ventes extérieures des voitures de tourisme. Les exportations du secteur agro-alimentaire auraient, pour leur part, enregistré une hausse de 12,6%, alimentées par la reprise de la demande extérieure qui lui est adressée. Pour les exportations des autres secteurs, leur évolution serait restée relativement contrastée. Les importations de biens et services, en volume, auraient, pour leur part, continué sur leur trend baissier au troisième trimestre 2020, mais à un rythme moins prononcé qu'au trimestre précédent, soit -15,4% au lieu de -25,7%. Pour les mois de juillet et août 2020, la baisse des importations de biens en valeur aurait été impactée par le recul des achats de 41,5% des produits énergétiques, de -13,5% des biens d'équipement et de -18,3% des biens de consommation (voitures de tourisme, médicaments, vêtements confectionnés, chaussures, électroménager). Un léger mieux de la demande intérieure La baisse de la demande intérieure se serait légèrement atténuée au troisième trimestre 2020. La consommation des ménages aurait fléchi de 10,8%, en variation annuelle, au lieu de -21,2% au trimestre précédent. Cette évolution serait, particulièrement, attribuable à une légère reprise des dépenses des ménages en biens manufacturés, notamment d'habillement et d'équipement, ainsi que celles de transport et de restauration. La consommation des administrations publiques se serait, pour sa part, affermie de 5,9%, portée par la hausse des dépenses de fonctionnement et des services sociaux. L'investissement aurait poursuivi sa tendance baissière, sous l'effet du repli de l'investissement en produits industriels et immobiliers. En variation annuelle, le repli de la formation brute de capital (FBC) aurait atteint -17,4% au troisième trimestre 2020. Perspectives pour le 4ème trimestre Au quatrième trimestre 2020, les perspectives économiques au niveau mondial resteraient tributaires de l'évolution et de la durée de la pandémie, ainsi que des mesures qui seraient mises en place pour limiter sa propagation. Sous l'hypothèse d'une poursuite des vagues locales sporadiques d'infections et donnant lieu à des interventions ciblées plutôt qu'à des confinements nationaux, le PIB mondial devrait clôturer l'année par une baisse de 4,5%. L'inflation mondiale devrait rester contenue, compte tenu des faibles pressions inflationnistes actuelles. Elle serait, toutefois, subordonnée à l'évolution des cours des matières premières sur le marché mondial, en particulier ceux du pétrole. Dans ce contexte, la demande mondiale adressée au Maroc resterait relativement atone et serait tributaire de l'évolution des importations de ses principaux partenaires commerciaux européens. Elle s'améliorerait de 0,5% au quatrième trimestre 2020 par rapport au troisième trimestre, mais sa variation annuelle demeurerait négative, se situant à -8,9%. La demande intérieure poursuivrait, pour sa part, son redressement progressif modéré. La baisse des dépenses des ménages s'atténuerait, sous l'effet d'une légère reprise des achats de biens durables. Les dépenses de restauration et de transport progresseraient également, par rapport au troisième trimestre mais à un rythme moindre. Dans l'ensemble, la consommation domestique fléchirait de 7,9%. Les dépenses en services non marchands, particulièrement sociales, resteraient relativement dynamiques, situant la hausse de la consommation publique à 5,7%. L'effort d'investissement resterait relativement modéré, notamment dans les produits industriels et de construction et sa reprise serait lente et progressive. Dans ces conditions, les activités hors agriculture devraient poursuivre leur tendance baissière, au quatrième trimestre 2020, affichant un repli de 5,2%, au lieu de -9% au troisième trimestre. Dans le secteur secondaire, la baisse de la valeur ajoutée se situerait à -5,3%. L'activité industrielle poursuivrait son rétablissement et celle de la construction se redresserait légèrement, mais seraient toujours pénalisées par une demande peu dynamique. La production d'électricité se redresserait, également, dans le sillage de la reprise graduelle des activités industrielles. Dans le secteur tertiaire, l'activité poursuivrait sa reprise modérée dans le commerce, le transport interurbain et la restauration, alors qu'elle resterait relativement dynamique dans les services non marchands, notamment sociaux et de santé. Dans l'ensemble, le secteur contribuerait pour -2,8 points à l'évolution du PIB. Quant aux activités agricoles, leur valeur ajoutée poursuivrait son repli au rythme de -5,8%, en variation annuelle, amputant la croissance économique globale de 0,7 point. L'essentiel de cette baisse serait imputable à la contraction de la production végétale, alors que celle des filières animales connaîtrait une légère accélération avec des perspectives de reprise de la production avicole