La croissance économique nationale au ralenti, selon le HCP La croissance économique nationale aurait été de 2,9%, au troisième trimestre 2012, au lieu de 5% une année plus tôt. Ce ralentissement s'explique, selon la toute dernière note de conjoncture du HCP, par une baisse de 8,6% de la valeur ajoutée agricole. D'après les conjoncturistes du HCP, le troisième trimestre 2012 a été marqué essentiellement par une croissance économique toujours au ralenti, accompagnée d'une légère hausse de l'inflation des prix. Le HCP a relevé un léger repli de la demande extérieure, compensée relativement par une contribution positive de la demande intérieure. La demande mondiale adressée au Maroc aurait baissé, au troisième trimestre 2012, de 0,5% en variation trimestrielle, après une hausse de 1,6% au deuxième trimestre. Cette légère diminution incombe au ralentissement des échanges mondiaux ; les importations de la zone euro ayant baissé de 0,4%. Au quatrième trimestre, la demande mondiale adressée au Maroc pourrait connaître une légère hausse qui ne devrait pas dépasser 1%, en glissement trimestriel, compte-tenu de la stagnation escomptée du commerce mondial. Les exportations de biens en valeur, corrigées des variations saisonnières, auraient progressé de 0,7%, au troisième trimestre 2012, en variation trimestrielle, après +1,1% réalisé au deuxième trimestre. Ce ralentissement trouve son origine dans le manque de dynamisme des exportations hors phosphate et dérivés, en particulier celui des biens confectionnés, des composants électroniques et des fils et câbles électriques. Les expéditions du phosphate et de ses dérivés auraient connu, par contre, une hausse de 1,8%, après deux trimestres successifs de baisse. Pour leur part, les importations auraient crû de 1,1%, en glissement trimestriel, après s'être rétractées de 4,3% un trimestre plus tôt. Ce revirement de tendance aurait résulté, principalement, de la reprise des achats extérieurs des produits énergétiques (+3,6%), surtout du pétrole brut. La hausse plus marquée des importations par rapport aux exportations, au cours du troisième trimestre 2012, aurait entraîné un recul du taux de couverture de 0,2 point, pour se situer à 48,8%, et une aggravation du déficit commercial de 1,4%, en glissement trimestriel, corrigé des variations saisonnières. Compte tenu des indicateurs de conjoncture disponibles à fin septembre 2012, la croissance du PIB global se situerait à 2,9%, au troisième trimestre 2012, résultat d'une hausse estimée à 4,8% de la valeur ajoutée non-agricole et d'une baisse de 8,6% de celle du secteur agricole. Baisse de plus de 40% de la production agricole La valeur ajoutée agricole a poursuivi sa tendance baissière au troisième trimestre 2012. Elle aurait reculé de 8,6%, en variation annuelle ; les récoltes des trois principales céréales et des légumineuses ayant connu des baisses respectives de 39% et 46%, conséquence du déficit pluviométrique ayant marqué le milieu de la campagne précédente. L'activité d'élevage aurait été, relativement, favorable malgré le renchérissement des prix des aliments de bétail, notamment ceux de l'orge et de la paille. C'est ainsi qu'à fin août 2012, la production de viande rouge ovine se serait accrue de 7%, en comparaison avec la même période une année plus tôt. La production des volailles aurait été, pour sa part, affectée par les effets des vagues de chaleur qui avaient caractérisé la fin du printemps et l'été 2012. Quant aux activités de la pêche, leur valeur ajoutée se serait améliorée, au troisième trimestre 2012, de 11,3% en glissement trimestriel, profitant d'une hausse des débarquements côtiers ; les prises des poissons pélagiques et des poissons blancs ayant crû de 15% et 26%, respectivement, au cours de la même période. Les débarquements des céphalopodes, évoluant en dents de scie depuis sept ans, auraient, à l'inverse, fléchi de 4%. L'activité énergétique est restée dynamique au troisième trimestre 2012, affichant une croissance estimée à 13,8%, en variation trimestrielle. Les performances de la branche électrique ont été une nouvelle fois le principal moteur de cette expansion. En dépit de la contraction modérée de la production des centrales concessionnelles et hydrauliques, le renforcement des activités des unités thermiques, à base de carburants, a soutenu la production d'électricité. A noter que l'apport de ces dernières unités à l'offre locale d'électricité aurait été de 42%, au cours de la même période, au lieu de 31% une année plus tôt. L'activité de raffinage de pétrole a été, également, soutenue au troisième trimestre 2012, profitant d'un relèvement de près de 10,1% des quantités importées du pétrole brut. La valeur ajoutée industrielle aurait augmenté, au troisième trimestre 2012, de 1,2%, en glissement trimestriel, après avoir fléchi de 1,9%, au deuxième trimestre. Les déclarations des professionnels du secteur, dans le cadre de la dernière enquête de conjoncture du HCP, ont reflété cette évolution favorable. A l'exception des industries de la chimie et de la parachimie qui auraient reculé de 1,8% en variation trimestrielle, les autres branches devraient connaitre des évolutions positives de leur production. Les IMME auraient progressé de 1%, l'agroalimentaire de 0,8% et le textile et le cuir auraient crû de 0,6%, en glissements trimestriels. Pour leur part, et après deux trimestres consécutifs de baisse, les activités minières auraient affiché, au troisième trimestre 2012, une hausse de 2,7%, en variation trimestrielle. Ce redressement, encore modéré, est dû à une amélioration de la demande internationale des fertilisants, sur fond de poursuite du repli des stocks mondiaux de céréales et du maintien de la fermeté de leurs cours sur les marchés mondiaux. Les exportations des dérivés de phosphate auraient enregistré une hausse de 8%. A l'inverse, les ventes extérieures de phosphate brut, et après un démarrage relativement timide au cours des deux premiers trimestres de 2012, lié en partie à l'exacerbation de la concurrence russe et chinoise, auraient affiché un nouveau recul au troisième trimestre 2012. Contribution positive de la demande intérieure La demande intérieure a continué de soutenir la croissance nationale, au 3e trimestre 2012, grâce au bon comportement de la consommation finale et au redressement modéré de l'investissement en produits industriels. Les importations de biens d'équipement se sont crû de 7%, en glissement annuel. En revanche, le rythme de croissance de l'investissement en BTP a légèrement ralenti; les ventes de ciment ayant fléchi de 5,2%, alors que l'encours des crédits à l'immobilier a progressé de 5,9%, à fin septembre 2012. Dans l'ensemble, la croissance de la FBC aurait été de 2,8%, en glissement annuel. La consommation des ménages, notamment en biens non-alimentaires, a poursuivi, pour sa part, son évolution positive. Selon le HCP, les importations de biens de consommation et les crédits à la consommation ont progressé, respectivement, de 6,5% et de 12%, à fin septembre.