La demande intérieure demeure le moteur de l'économie LA croissance économique nationale aurait été de 2,9%, au troisième trimestre 2012, au lieu de 5% une année plus tôt. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) attribue ce ralentissement à la valeur ajoutée agricole qui a accusé une baisse de près de 8,6%. A l'inverse, la valeur ajoutée des activités hors agriculture aurait réalisé une hausse de 4,8%, en variation annuelle, souligne le HCP dans son « Point de conjoncture ». Le troisième trimestre a été marqué aussi par un léger repli de la demande mondiale adressée au Maroc de 0,5% en variation trimestrielle, après une hausse de 1,6% au deuxième trimestre. Cette légère diminution incombe au ralentissement des échanges mondiaux. Autre fait marquant de la période : raffermissement des activités énergétiques et légère reprise de l'industrie et des mines. Pour le secteur énergétique, l'activité est restée dynamique au troisième trimestre 2012, affichant une croissance estimée à 13,8%, en variation trimestrielle. Les performances de la branche électrique ont été une nouvelle fois le principal moteur de cette expansion. « En dépit de la contraction modérée de la production des centrales concessionnelles et hydrauliques, le renforcement des activités des unités thermiques, à base de carburants, a soutenu la production d'électricité », souligne le HCP. Pour sa part, la valeur ajoutée industrielle aurait augmenté, au troisième trimestre 2012, de 1,2%, en glissement trimestriel, après avoir fléchi de 1,9%, au deuxième trimestre. Les déclarations des professionnels du secteur ont reflété cette évolution favorable. A l'exception des industries de la chimie et de la parachimie qui auraient reculé de 1,8% en variation trimestrielle, les autres branches devraient connaître des évolutions positives de leur production. Les IMME auraient progressé de 1%, l'agroalimentaire de 0,8% et le textile et le cuir auraient crû de 0,6%, en glissements trimestriels. Pour leur part, les activités minières auraient affiché une hausse de 2,7%, en variation trimestrielle suite, entre autres, à l'amélioration de la demande internationale des fertilisants, sur fond de poursuite du repli des stocks mondiaux de céréales et du maintien de la fermeté de leurs cours sur les marchés mondiaux. En revanche, le secteur du BTP s'est comporté défavorablement au troisième trimestre. Le ralentissement de l'activité de construction, amorcé au début de 2012, s'est poursuivi durant cette période. Les ventes du ciment se seraient inscrites en baisse de 0,5%, en glissement trimestriel, après s'être déjà infléchies de 10,2% au deuxième trimestre. Quant à l'activité touristique, elle s'est caractérisée par une certaine amélioration. Chiffres à l'appui, les arrivées des touristes étrangers ont connu une hausse de 4,2%, en glissement trimestriel. Idem pour le secteur de la télécommunication qui a poursuivi, au troisième trimestre 2012, son mouvement haussier amorcé un trimestre plus tôt, profitant de la baisse continue des prix des communications. La valeur ajoutée du secteur aurait augmenté de 7,7%, en glissement trimestriel. Autre point soulevé par le HCP concerne la demande intérieure qui a continué de soutenir, comme à l'accoutumée, la croissance nationale, grâce, entre autres, au bon comportement de la consommation des ménages. Le troisième trimestre 2012 a été caractérisé également par la hausse des taux d'intérêt, sous l'effet mécanique du repli du taux directeur. Cette pression à la hausse a été liée surtout à l'accroissement des besoins de liquidité sur le marché monétaire. De ce fait, poursuit le HCP, les autorités monétaires viennent d'abaisser le taux de la réserve obligatoire de deux points de pourcentage, pour le ramener à 4% à partir de la fin du troisième trimestre 2012. Le HCP note, en outre, que le marché boursier a poursuivi son repli, au troisième trimestre 2012, creusant, ainsi, ses pertes à -14,1% depuis le début de l'année. Au niveau mondial, le rythme de croissance des économies avancées aurait atteint 0,2%, au troisième trimestre 2012, après 0,1% un trimestre plus tôt. Dans la zone euro, le PIB se serait infléchi de 0,2%, pâtissant de la faiblesse des exportations et du recul de la demande intérieure, alors qu'aux Etats-Unis, la croissance aurait été de 0,4%, portée par une demande privée relativement plus dynamique. Dans ce contexte, souligne le HCP, l'activité économique des pays émergents a été pénalisée par le recul des échanges mondiaux, particulièrement en Chine, dont les exportations ont sensiblement ralenti, notamment celles à destination de l'Europe. A noter que le gouvernement, dans le cadre du projet de Loi de Finances 2013, en débat actuellement au Parlement, table sur un taux de 5%.