« A partir d'aujourd'hui, on veut voir grand, on veut rêver grand, et vivre grand ! », ce ne sont pas les propos de Walid Regragui lors de l'une des ses conférences, lors du mondial Qatar. Mais bien la réplique du personnage de la diseuse de bonne aventure, héroïne du film « Wake up Morocco ». Cette détermination et cet élan d'espoir a été mis en scène déjà en 2006 par la réalisatrice Narjis Nejjar et depuis hier les internautes marocains ne cessent de le partager et de s'en exclamer. Film visionnaire « Mais c'est hallucinant ! On dirait que les créateurs du film ont voyagé dans le temps et ont vu comment le Maroc va arriver en finale de la coupe du monde ! C'est tellement déroutant », écrit un internaute. Un autre y voit un signe du ciel, une prémonition qui a été subtilement introduite dans une fiction cinématographique. « On y voit même Walid Regragui, comme joueur, parmi le Onze national qui jouera la demi finale contre le Brésil. Mais c'est incroyable ! », s'exclame un internaute qui n'en croit pas ses yeux. Faisant l'objet de millions de recherches sur Google et enregistrant des milliers de vues sur Youtube en quelques heures, le film raconte l'histoire de deux destins croisés : Celui d'un vieux footballeur aigri à cause d'une finale qu'il aurait pu gagner s'il n'avait pas passé la nuit avec une femme et l'incroyable saga d'un jeune talent qui fera son ascension fulgurante jusqu'à remporter la coupe du monde. Le film raconte la revanche victorieuse du Maroc après la grande déception de 2004 et la désignation de l'Afrique du Sud pour accueillir la Coupe du monde 2010. Le droit de rêver Mal accueilli par la critique lors de sa sortie en 2006, « Wake up Morocco » a été accusé de chauvinisme et de « naïveté ». Estimé « trop rêveur », le film de Narjiss Nejjar n'a pas séduit autant qu'il le fait actuellement, 16 ans après sa sortie. « L'art a toujours été un rêve visionnaire qui devance son temps », écrit le réalisateur Mohamed Mouftakir en commentant le trend à propos du film de Nejjar. « C'est un film qui avait suscité, lors de sa sortie, quelques rires et quelques moqueries de certains soit disant gardiens du temple qui dégainent trop vite. Un film accusé de chauvinisme gratuit lors de sa sortie, alors qu'il n'était qu'un simple film rêvé innocemment par sa réalisatrice qui a essayé, selon sa sensibilité, sa manière, ses moyens et ses convictions de nous raconter l'histoire d'un rêve, juste un rêve, ou plutôt la possibilité d'un rêve, le rêve d'un peuple! Un rêve que nous sommes en train de vivre aujourd'hui, comme une réalité qui dépasse de loin toute imagination imaginable! », conclut le réalisateur.