Dur, dur de se garer dans une ville comme Casablanca ! Le problème de la raréfaction des parkings, qui sont inexistants dans la ville fait désormais partie du quotidien des automobilistes. Le stationnement est au cœur de la problématique de la mobilité dans la métropole. Mais, depuis quelques temps, des parkings improvisés « fleurissent » dans les ruelles donnant sur l'avenue Mohammed V. Ces parkings sont apparus dès le début des travaux de la ligne du tramway. Dans une de ces rues, un automobiliste qui arrive de l'avenue Allal Ben Abdellah vient garer sa voiture juste derrière un autre véhicule, lui bloquant le passage. Il descend et tend ses clés au gardien, qui les prend tout naturellement, habitué qu'il est, de cette scène. Le gardien, c'est Hamid, il travaille là depuis 2004. « Les gens ont commencé à parquer leurs voitures ici une fois l'avenue bloquée par les travaux. Et c'est tant mieux, puisque j'ai plus de clients ! », affirme-t-il. A noter que les ruelles sont équipées d'horodateurs. Hamid tient donc à préciser que son travail consiste à organiser les opérations de stationnement. « Dans les rues où il n'y a pas de gardien, c'est l'anarchie totale. Je travaille ici illégalement, mais j'aide à mettre un peu d'ordre, comme ça les voitures ne restent pas bloquées. Et parfois on ne me paye même pas». Des parkings qui dérangent Un peu plus loin, dans un magasin d'optique, la gérante, Leila Idrissi, exprime un tout autre avis. « Ce n'est pas bénéfique pour nous, ces parkings improvisés. Les clients ne viennent plus à cause de cela, parce qu'ils ne trouvent pas de place libre où se garer », déclare-t-elle. Et d'ajouter que la situation est mal organisée, et donc infernale. Un médecin urologue, qui a domicilié son cabinet sur l'avenue Mohammed V, partage l'opinion de Leila. « Cette situation est inacceptable, il faut dégager ces parkings. On paye à l'heure et on doit payer le gardien, parce qu'il est juste là ! », s'indigne-t-il. Illégaux, mais ils sont là ! Selon une source au Conseil de la ville, ces parkings improvisés ne sont pas du tout règlementaires. « Ce qui est réglementaire ce sont les horodateurs, et la nuit, il y a des gardiens payés par la commune. Donc, les automobilistes ne sont pas obligés de payer ses gardiens, parce qu'ils sont là où il sont sans autorisations et donc illégaux ». Toujours selon cette source, si les gardiens «tiennent» une rue pour un certain temps, ils deviennent alors connus des autorités, et réussissent souvent à avoir un accord verbal. Ce sésame leur octroie le «droit» à gérer un espace où pratiquement tout est anarchie et où les Casablancais se voient obligés de payer le double, pour sécuriser leur bien.