L'amélioration de l'employabilité des jeunes est un souci majeur. Et pour cause, souvent il est difficile de décrocher le premier emploi. Les entreprises, cherchant de plus en plus des profils qualifiés et immédiatement, opérationnels ciblent beaucoup plus des personnes ayant un savoir-faire et une certaine expertise. Les jeunes fraîchement diplômés se trouvent, donc, contraints de faire appel à leur réseau pour dénicher un bon job et de frapper à toutes les portes. Leur espoir : tomber sur un patron qui veuille bien les recruter, soit parce qu'il a besoin de ce type de profil ou pour des raisons financières, vu que ces jeunes en herbe ne lui coûteront pas grand chose. Ainsi, pour réduire le chômage, l'Etat a mis en place des mesures pour la promotion de l'emploi, à savoir, Idmaj, Taehil et Moukawalati. Ces dernières ont été lancées du temps, du gouvernement Jettou. Certaines d'entre elles ont affiché des réalisations notables tandis que d'autres piétinent. C'est surtout le programme Moukawalati, qui n'a pas pu décoller, et qui devrait être revu puisqu'il n'a pas atteint les objectifs fixés. Une étude d'évaluation est en cours pour repositionner cette initiative dans le cadre de la stratégie nationale dédiée à la TPE (Très petite entreprise). Pour le programme Taehil, une étude d'évaluation sera lancée en 2013. Quant à Idmaj, qui a réussi comparé aux autres initiatives, les résultats d'une étude ont préconisé de procéder à une restructuration de ce dispositif pour le rendre plus cohérent et cibler les différentes catégories de chercheurs d'emploi particulièrement ceux en difficulté d'insertion. D'après les statistiques fournies par l'Anapec, au cours de l'année 2012, 55 399 insertions ont été réalisées dont 2 866 dans le cadre du placement à l'international. Sur ce total, 28% ont été embauchés avec des contrats à durée déterminée (CDD) et 4% avec des contrats à durée indéterminée (CDI). 50% des candidats recrutés sont des diplômés de la formation professionnelle alors que seulement 22% des personnes insérées sont issues de l'enseignement supérieur tandis que 18 % ont eu leur bac. La région du Grand Casablanca a attiré 23% de cet effectif, suivie par celles de TangerTétouan et Rabat Zemmour Zaer (13%). Notons que par genre, il y a un quasi équilibre : 47% des femmes et 53% des hommes. Prorogation du délai d'exonération de l'indemnité de stage En 2013, il est prévu d'atteindre 60.000 bénéficiaires de ce programme. Pour y arriver, le gouvernement a décidé de proroger, jusqu'au 31 décembre 2016, l'exonération accordée aux entreprises, du secteur privé, recrutant des lauréats issus de l'enseignement supérieur ou de la formation professionnelle. Cette mesure a, d'ailleurs, été introduite par l'actuelle loi de Finances. Ainsi, est exonérée de l'impôt sur le revenu, l'indemnité de stage mensuelle brute plafonnée à 6.000 dirhams pour la période allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2016 versée au stagiaire. Cette dispense est accordée aux stagiaires pour une période de 24 mois, renouvelable pour une durée de 12 mois en cas de recrutement définitif. Toutefois, lorsque le montant de l'indemnité versée est supérieur au plafond visé ci-dessus, l'entreprise et le stagiaire perdent le bénéfice de l'exonération. Autre condition importante pour l'octroi de ces avantages, favorisant l'emploi des jeunes : le stagiaire doit être inscrit depuis au moins six mois auprès de l'Agence Nationale de Promotion de l'Emploi et des Compétences (Anapec). De plus, la même personne ne peut bénéficier deux fois de cette exonération. Des salaires bas Il ne faut pas oublier également que les salaires accordés actuellement aux stagiaires, dans le cadre de Idmaj, restent bas. Ils varient du SMIG à 3 500 DH. Notons que ce sont les entreprises opérant dans l'industrie ou les services, qui font de plus en plus appel à ce mécanisme vu les avantages offerts. Les banques ne sont pas en reste et utilisent ce dispositif pour recruter des caissiers ou du personnel en back-office. Le stagiaire devra attendre, ainsi, 2 voire souvent 3 ans avant de voir son salaire évoluer. Certes, les responsables gouvernementaux vantent aux investisseurs étrangers, lors des tournées de promotion à l'international et même à l'intérieur du pays, le coût bas et maîtrisé de la main d'œuvre, mais cela ne doit pas être une excuse pour brader les compétences sachant que le niveau de vie a augmenté. Résultats, beaucoup de jeunes préfèrent travailler dans des centres d'appels car les conditions sont meilleures (rémunération à partir de 5 000 DH+ couverture sociale+ évolution de carrière). Une bonne alternative pour ceux qui ne peuvent démarrer avec un salaire bas, à condition d'avoir un bon niveau en français et un certain niveau de formation (bac et plus). Pour ceux qui ne sont pas qualifiés, des programmes sont dans le pipe (voir encadré). In fine, l'amélioration de la qualification des jeunes diplômés et des chercheurs d'emploi reste un grand défi pour l'actuel gouvernement qui table sur une réduction du chômage à 8 %, à l'horizon 2016.