Placée en tête des priorités du gouvernement pour 2013, la promotion de l'emploi devra encore une fois passer par une batterie de programmes visant la facilitation de l'accès au marché du travail. C'est du moins ce que l'on pourrait déduire de la lecture du plan d'action du gouvernement pour l'emploi en 2013. Dans un contexte où l'Exécutif tient à honorer sa promesse de réduire au maximum les postes budgétaires ouverts dans l'administration publique, il n'a pas d'autres choix que d'élargir le nombre de programmes visant la promotion de l'emploi et de soutenir la création d'emplois dans le secteur privé. L'objectif est de faire en sorte que la décision de réduire les postes ouverts dans l'administration n'entrave en rien l'atteinte d'un taux de chômage de 8% en 2016, comme cela avait été préalablement promis. C'est dans ce sens que l'exercice 2013 devrait être l'occasion de mettre à nu les dysfonctionnements enregistrés au niveau des programmes lancés auparavant et de les renforcer par de nouveaux, facilitant l'insertion des chômeurs dans le marché du travail. Concrètement, il est prévu de redynamiser l'initiative Moubadara, en se basant sur la favorisation de l'emploi «d'utilité sociale» dans le tissu associatif. Des outils spécialement dédiés sont, en effet, en cours de finalisation auprès du département de tutelle. On apprend dans ce sens de source officielle que la tutelle devrait réaliser, courant 2013, une étude pour l'évaluation du programme Taehil, pour venir en complément aux travaux d'évaluation déjà réalisés concernant le programme Idmaj et ceux en cours de réalisation concernant le programme Moukawalati. «Il est en outre préconisé de procéder à une restructuration du dispositif Idmaj, pour le rendre plus cohérent et cibler les différentes catégories de chercheurs d'emploi, particulièrement ceux en difficulté d'insertion», annonce-t-on auprès de l'Exécutif. À cela, il faudra ajouter le lancement prévu d'un nouveau programme, baptisé Taatir, qui ciblera particulièrement les personnes sans expérience professionnelle et celles ayant besoin d'une formation technique dans des domaines spécifiques et d'encadrement. La formation des chercheurs d'emploi devra également se faire pour les non diplômés. Le projet de loi de finances 2013 annonce la création de guichets spéciaux afin d'orienter cette catégorie vers un système de formation par apprentissage et de les faire bénéficier des services offerts par l'ANAPEC, notamment en matière de techniques de recherche d'emploi. «Il convient de signaler à ce propos qu'au titre de l'année 2013, 102 projets de formation par apprentissage sont programmés», souligne-t-on. Au total, ce seront 60.000 jeunes, notamment en milieu rural, qui seront ciblés par ce mode de formation. Au-delà de ces programmes, le gouvernement espère également résorber le chômage par des mesures d'incitations fiscales. C'est principalement la prorogation jusqu'au 31 décembre 2016 du délai d'exonération de l'indemnité de stage qui retiendra l'attention pour 2013. Cette mesure est toutefois conditionnée par un plafond brut de 6.000 dirhams versés aux stagiaires lauréats de l'enseignement supérieur ou de la formation professionnelle. Ceci devrait néanmoins permettre d'encourager le recrutement de ces stagiaires dans le secteur privé. C'est du moins l'espoir nourri par les autorités à travers cette prorogation. Par ailleurs, l'auto-entrepreneuriat est une nouvelle fois mis au devant de la scène comme moyen de soutenir l'emploi. Ainsi, il a été décidé de proroger également le délai d'exonération des associations de micro-crédit de la TVA sans droit à déduction jusqu'au 31 décembre 2016, afin de soutenir le développement de la micro-finance et d'encourager les micro-entrepreneurs à développer leurs propres activités et réussir leur insertion économique. De même, le gouvernement veut également faire de la multiplication des toutes petites entreprises, de la promotion de l'auto-emploi et du développement de l'économie sociale des outils de résorption du chômage. Sur un autre registre, pour le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, la réglementation du travail figure également en tête des priorités de son département pour l'année prochaine. Une série de texte juridiques est ainsi en cours d'élaboration et devrait être introduite dans le circuit d'adoption durant les prochains mois. En plus de la loi sur le droit de la grève, ces textes concernent également la loi sur les syndicats et l'encouragement de la négociation collective et la conclusion des conventions collectives. Cette batterie de textes juridiques viendra ainsi s'ajouter à la ratification en 2012, par le Conseil des ministres, de la Convention internationale du travail n° 187, concernant le cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail. L'objectif de la refonte de ces réglementations est d'améliorer la gouvernance du marché du travail. Blocage persistant pour l'IPE La mise en place d'une indemnité en cas de perte d'emploi ne semble pas encore voir le jour. En effet, bien qu'elle soit inscrite parmi les chantiers prévus par l'Exécutif l'année prochaine, force est de constater que l'ensemble des parties ne sont pas encore prêtes à s'entendre. Selon des sources proches du dossier, le blocage persiste toujours au niveau de la contribution de chacune des parties (Etat, secteur privé, salariés) dans le fonds d'amorçage qui devrait permettre de financer les indemnités à verser. Ce fonds devrait, pour rappel, disposer d'un montant de 250 MDH devant permettre à toute personne perdant son emploi de bénéficier d'une indemnité pendant 6 mois. Auparavant, il était question que chacune des trois parties prenantes y contribuent, en sachant qu'un accord de principe aurait même été donné par le gouvernement d'Abbas El Fassi. Or, depuis l'avènement de la nouvelle équipe gouvernementale et vu le contexte actuel des finances publiques, il n'est plus question que l'Etat injecte du cash dans ce fonds, chose que refusent catégoriquement les syndicats. Pour eux, ni les entreprises ni les salariés, ne peuvent actuellement supporter de financer à eux seuls ce fonds, au vu du contexte économique. Pour sa part, le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle considère que même s'il n'y a pas de contribution financière de l'Etat, cette dernière peut compenser en assurant des formations de requalification.