Le roi Mohammed VI entame aujourd'hui une tournée de travail dans quatre pays du Golfe et en Jordanie. Il se rendra en Arabie Saoudite, à l'Emirat de Qatar, aux Emirats Arabes Unis (EAU), à l'Etat de Koweït et en Jordanie Le roi Mohammed VI accueillant l'Emir du Qatar Hamad Bin Khalifa Al Thani à son arrivée le 24 novembre 2011 à l'aéroport de Rabat-Salé. La tournée royale dans ces pays constitue, à coup sûr, un événement. D'une part, parce qu'elle s'inscrit dans le cadre de fortes relations que le Maroc entretient avec eux et qui ont une dimension à la fois privilégiée et fraternelle. Et, d'autre part, parce que le Maroc demeure un partenaire historique fidèle qui a su tisser une coopération multiforme avec les pays du Golfe. Le communiqué publié dimanche par le Cabinet Royal cite ces pays hôtes en leur qualité de « contributeurs aux programmes de financement, sous forme de dons, de projets de développement au Maroc dans le cadre du partenariat stratégique établi en 2011 entre le Royaume du Maroc et le Conseil de la coopération du Golfe ». On aura beau gloser sur la nature de ce « partenariat stratégique » entre le Maroc et les pays du Golfe, chacun y allant de son couplet. En réalité, on peut considérer que la fonction a précédé l'organe. Car le partenariat en question repose sur une tradition d'amitié, renforcée chaque année un peu plus. Le Maroc est un partenaire privilégié, d'autant plus lié aux pays du Golfe qu'il incarne aux yeux de leurs dirigeants l'exemple de stabilité, l'espace privilégié aux investissements, le garant éventuel aussi d'une sécurité régionale. Soulignant le poids de la présence de ces pays dans les projets marocains, le communiqué du Cabinet Royal estime que « cette importante contribution s'élève à un milliard de dollars US par an sur la période de 2012-2016 , soit au total 5 milliards de dollars US ». La visite royale dans ces pays mettra en relief à la fois la solidité des relations avec le Maroc et les opportunités que le partenariat stratégique implique, en termes de projets d'investissements et de renforcement des échanges. On comprendra aisément, dans ces conditions, le fait que le Souverain conduise aussi une importante délégation , composée entre autres d'opérateurs économiques, qui « présentera respectivement aux quatre pays concernés les projets sélectionnés dans ce cadre par la partie marocaine au regard des priorités nationales ». Force nous est de souligner que celles-ci se posent d'elles-mêmes eu égard à la situation économique du Maroc, difficile pour sacrifier à un euphémisme, mais pourtant jugée « tolérable » aux yeux des dirigeants du Golfe. La crise économique mondiale avec ses effets pervers, sur fond de « printemps arabes », semble répandre ses méfaits pour ne pas interpeller les chefs d'Etat de la région, et notamment le roi Mohammed VI qui n'hésite pas, comme on le voit, à monter au créneau de la diplomatie des grands pays. La palette des sujets qui seront abordés est vaste. De la politique à la finance, la circulation des capitaux et des biens bien sûr, en passant par l'examen de la tragédie syrienne, les soulèvements arabes et , ce faisant, la sécurité dans la région. Le Maroc est crédité, à cet égard, d'une vision sécuritaire et d'une politique qui a donné ses preuves en la matière. Par le passé, il a contribué à l'organisation et à la formation des systèmes de sécurité de certains pays, dont notamment les Emirats Arabes Unis, où avait séjourné, dans le cadre d'un accord bilatéral, le général Lâanigri qui supervisait la formation des élites. * Tweet * *