Mohamed Fadili serait-il en train de préparer un mouvement réformateur au sein du MP à l'image de celui qui a écarté Mustpaha Mansouri de la tête du RNI? C'est ce qu'affirme, en tout cas, une source du parti de l'Epi qui assure que «Fadili compte déjà sur l'appui de plusieurs ex-ministres et de nombreux parlementaires et conseillers». L'annonce officielle de la création et du programme d'action de ce «Mouvement» devrait intervenir dans deux semaines, «probablement le 24 avril», estime la même source. «Le parti vit actuellement une phase de gestation. Une commission de préparation du futur congrès a été créée. Après ses premières réunions, il s'est avéré que son travail a été entaché de certains dysfonctionnements. Nous nous sommes vite opposés à cette situation. Et nous nous préparons pour corriger la situation et modifier certains principes», affirme Mohamed Fadili. Pour l'ancien dirigeant de l'Union démocratique (UD), l'une des trois composantes de l'actuel MP, il s'agit d'abord d'un désaccord sur la date du congrès. «On ne peut pas tout mettre au point d'ici le mois de juin, date décidée pour le 11e Congrès. L'élection des congressistes au niveau des régions nécessite beaucoup de temps et des efforts de communication», explique le 2e vice-président de la Chambre des conseillers. Bref, résume-t-il, «l'équipe dirigeante du MP et nous, n'avons pas la même vision du congrès». Néanmoins, tient-il à préciser, le groupe des mécontents assistent aux travaux de la commission et des cinq sous-commissions qui en découlent. «Nous proposons notre vision des choses et si elle ne trouvent pas écho, nous allons lancer ce mouvement de réforme». Comment et selon quelle modalité ? «Nous n'avons encore rien décidé. Nous sommes actuellement en phase de diagnostic. Une fois que nous aurons une vision claire, nous allons décider des mesures à prendre». Pour le moment, tempère-t-il, «nous sommes encore convaincus que les choses vont s'arranger». Ce qui fait dire à la parlementaire Fatima Moustaghfir qu' «il s'agit peut-être d'une tactique pour mieux s'imposer lors du congrès». En effet, ajoute-t-elle, «on ne peut pas parler d'un mouvement réformateur sans aller à la base du parti. Sinon ce serait plutôt des préparatifs d'un putsch contre Mohand Laenser». Putsch ou mouvement de réforme ? Ses initiateurs «qui comptent non seulement parmi les anciens dirigeants du MNP de Mahjoubi Aherdane et de l'UD, mais de toutes les composantes de l'actuel MP», tient à préciser Mohamed Fadili, ne se déclarent pas ouvertement. «Peut-être comptent-ils sur l'effet surprise ?», commente Fatima Moustaghfir, actuellement en froid avec le parti.