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Alliances Quelle place a-t-on réservé à la Haraka ? Il faut attendre le congrès du parti, fin juin, pour voir se clarifier le rôle que le MP sera amené à jouer dans le futur.
Alors qu'il s'apprête à fêter ses cinquante années d'existence, le MP (33 Députés et 36 Conseillers) peine toujours à se trouver une position sur l'échiquier politique. Son SG Mohand Laenser a beau affirmer, le week-end dernier, que le choix stratégique et «idéologique» le positionne dans le camps des socio-libéraux (un concept que les marocains viennent à peine de découvrir), le parti semble, à son corps défendant, voué à jouer un rôle de «joker». Le MP se trouve exclu de la nouvelle alliance libérale qui prend forme sous l'œil bienveillant du PAM entre le RNI et l'UC. «Notre place est avec le PAM et le RNI. Le Mouvement populaire ne peut concevoir son existence en dehors de ce trio : PAM, RNI et UC » rectifie un membre du Bureau politique et proche de Mohand Laenser. Abdelali Hamieddine, professeur de sciences politiques, ne le voit, pourtant pas de cet œil. «L'histoire du MP et la nature de ses élites, qu'il est impossible de contrôler, le met, de facto, en dehors de toute alliance avec le PAM et le RNI». Cela d'une part. D'autre part, «il existe une certaine connivence, quoique tacite, entre le PAM et le MP selon laquelle ce dernier devrait rester en dehors de toute alliance, pour le moment. Cela pour ne pas envoyer de messages susceptibles d'effrayer les autres composantes de la scène politique». Bref, estime le politologue, «le MP continuera certainement à jouer son rôle de joker. Il sera tantôt dans la majorité, tantôt à l'opposition». Un rôle que les dirigeant du MP voudrait bien voir jouer l'USFP. Car, selon la direction du mouvement populaire, «si aujourd'hui l'alliance libérale ne concerne que le RNI et l'UC, c'est parce que ce dernier traversait une phase vide. Nous voulions d'abord lui trouver une place sur l'échiquier politique avant d'entamer la deuxième étape qui est une alliance à trois composantes. Mais cela ne devrait pas intervenir avant le congrès du MP». Et quid du rapprochement entre l'USFP et le RNI ? «L'USFP ne sera pas forcement en dehors de cette alliance, mais en tant que structure d'appui», estime ce membre du staff dirigeant du MP. Mais pour l'heure, le parti de l'Epi doit d'abord se hisser au niveau de ses prétentions. «Le PAM est, sans conteste, notre allié stratégique. Mais, son message est clair : il ne veut pas d'un parti à trois têtes. Le PAM veut traiter avec un MP sérieux et responsable», estime ce cadre du parti. Et cela ne peut survenir d'après le 11e Congrès du parti prévu avant fin juin. La position du PAM est, en effet, «tributaire du prochain congrès. Le parti doit en sortir fort et organisé. Il doit surtout donner l'image d'un parti qui pense et agit avec une seule tête», explique notre interlocuteur. Ce qui ne semble pas suffisant, estime Abdelali Hamieddine. «Ceux qui sont en train de reconfigurer la scène politique ne voudraient certainement pas tirer un trait sur la spécificité historique du MP et son conflit de longue date avec l'Istiqlal», explique de politologue. «Les architectes de la nouvelle carte politique veulent maintenir le MP en dehors de cette alliance libérale. Cela à moins que le mouvement de réforme qui prend naissance au sein du parti se révolte contre cette tendance», ajoute-t-il. Ce qui explique sûrement cette rencontre, le 12 février, au domicile de SG du PAM Mohamed Cheikh Biadillah, avec une délégation du MP dont ont fait parti justement les meneurs des «courants de réformes». Mohamed Mourabit, Omar Sentissi, Hassan Maouni, Mohamed Boutaleb, Abdelwahed Driouech faisaient partie de cette délégation. «Ils se sont vu intimer l'ordre de rentrer dans les rangs», confie cette source harakie. L'objectif étant, affirme la même source, «d'assainir le parti avant les élections de 2012». Or, la seule manière de faire sortir le parti de cette «phase d'attentisme» qu'il traverse», c'est de faire miroiter à ses élites une possibilité de positionnement stratégique sur la scène politique. Et comme, note le politologue Abderrahime Manar Sellimi, cette scène politique «est actuellement en train de se reconfigurer en fonction de la position des uns et des autres vis-à-vis du PAM», le MP a choisi son camps depuis le départ. Sa direction a déjà tenté de se rapprocher du parti du Tracteur, mais «le PAM s'est vite détourné de nous et a préféré se rapprocher du RNI», regrette un cadre du MP.