Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, affirme que son parti est d'accord sur le principe de soutenir la majorité. Il explique, par ailleurs, les raisons de l'exclusion par le parti des cinq conseillers communaux à Oujda suite à leur alliance avec des conseillers du PJD. ALM : Certains observateurs parlent d'un imminent remaniement ministériel et d'un éventuel soutien du MP à la majorité. Qu'en dites-vous ? Mohand Laenser : Effectivement, cette question a fait l'objet d'une discussion au sein du bureau politique du MP. Nous avons discuté de la situation occasionnée par la perte du gouvernement de la majorité au sein du Parlement et nous avons rendu un communiqué dans ce sens. Je peux vous dire que nous sommes d'accord sur le principe d'apporter notre soutien à la majorité et nous attendons actuellement l'offre qui nous sera faite pour discuter des détails. Le MP a pris la décision d'exclure des rangs du parti cinq conseillers qui se sont alliés avec le PJD à Oujda. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ? Ces conseillers ont choisi de soutenir le PJD plutôt que de se conformer à une alliance déclarée du MP à Oujda. Ceci étant, le secrétariat général du MP a contacté ce groupe de conseillers qui ont rejoint l'alliance du Parti de la justice et du développement pour les convaincre de rester avec le groupe haraki dans cette ville mais cela n'a pas abouti. Au contraire, ce groupe a adopté la position du PJD lors du vote du nouveau président du Conseil. Pour cela, le bureau politique de notre parti a choisi d'exclure ces conseillers qui sont au nombre de cinq. S'agit-il du seul cas où des élus locaux ne se sont pas conformés aux directives du parti concernant les alliances locales ? Il faut souligner tout d'abord qu'il n'y a pas d'alliances édictées par le parti sur le plan national. Le MP a accordé à ses conseillers locaux une large marge de manœuvre afin d'entamer des alliances selon les besoins de chaque région. Ceci étant, nous avons constaté un problème au niveau de la ville d' Oujda. Les conseillers n'ont pas été exclus parce qu'ils ont porté leur soutien au PJD de façon spécifique mais justement parce qu'ils n'ont pas respecté une alliance déclarée du parti dans cette ville. Une alliance composée du PI, du PAM, du RNI et du MP. Il faut préciser que neuf de nos conseillers sont restés fidèles à cette alliance alors que les cinq autres ne se sont pas soumis à la décision du parti. A notre connaissance, il s'agit du seul cas où des élus locaux du MP ont dérogé à des alliances déclarées par le parti lors de la constitution des conseils locaux. Le PJD affirme que le MP devait protéger ses militants qui, selon eux, ont fait l'objet d'agressions, plutôt que de réfuter tout lien avec eux. Que répondez-vous à cela ? Les dirigeants du PJD peuvent dire ce qu'ils veulent. Il n'y a pas eu réfutation de la part de notre parti. Nous nous sommes déplacés à deux reprises à Oujda et j'ai rencontré personnellement les neuf conseillers qui sont restés avec l'alliance ainsi que les cinq autres conseillers qui ont apporté leur soutien au PJD. Par conséquent, on ne peut absolument pas parler de réfutation du MP de ces personnes. Certains diraient que le MP a sanctionné ces conseillers alors qu'aucune mesure n'a été prise à l'égard de Haddouch, l'élu du MP à Oujda qui a quitté le parti pour le PAM. Qu'en pensez-vous ? Le MP n'a pas pris de décision à l'égard du conseiller Haddouch, tout simplement parce qu'il n'a pas, jusqu'à présent, démissionné du groupe parlementaire du MP. Il est toujours officiellement député du MP.