Concentration, sang-froid et confiance en soi. Ce sont les trois secrets d'un succès historique du Moghreb de Fès, qui a réussi son épreuve, en s'imposant face au vainqueur de la Ligue des Champions africaine, l'Espérance de Tunis. Une victoire à l'arrachée des poulains de Rachid Taoussi qui ont du aller jusqu'aux tirs au but, après avoir encaissé le but égalisateur à la dixième minute de temps additionnel. Dans ce match face à une équipe qui comptait dans ses rangs les piliers des aigles de Carthage, le MAS de Fès a choisi de défendre en débutant avec prudence et sans oser à aller de l'avant. Les menaces de Yannick, Wajni Bouazzi et de Youssef Msakni ont poussé les représentants de la capitale spirituelle de changer d'optique et d'opter pour une nouvelle manière de jeu. Cette manœuvre n'a pas tardé à apporter ses fruits puisque le résultat allait enchanter le peu de marocains présents dans un stade à moitié vide à cause des mesures sécuritaires. Sur une action menée au milieu de terrain, Youssef El Basri change d'horizon et permet à Hamza Hajji de se lancer sur le flanc droit. Avantage Ce dernier hérite de cette passe et sans tarder, prolonge la balle dans un centre à raz de terre vers Hamza Bourazzouk. Le joueur, qui devançait son marqueur, propulse la balle d'une touche du pied gauche et la loge subtilement dans les cages du jeune portier tunisien Moezz Benchrifia. Une réalisation inattendue pour le camp adverse qui a débuté ce match tambours battant. Ce but, pousse logiquement les locaux à sortir de leur torpeur, et ouvrir par la même occasion des passages pour les joueurs marocains afin qu'ils tentent de doubler la mise. En vain, le MAS ne saisit pas ses occasions et les deux équipes quittent la pelouse avec l'avantage des visiteurs en cette première période. Au retour des vestiaires, les espérantistes se montrent de plus en plus entreprenants face à leurs adversaires qui optent cette fois-ci pour le repli défensif et les contres rapides. Les représentants de la capitale spirituelle ont donné encore une fois la preuve de leur homogénéité et leur expérience. Les tunisiens ont fait face à un dispositif tactique sans failles des Fassis, qui pouvaient aggraver le score à maintes reprises, sauf que la mollesse et la malchance de ses joueurs devant les buts à jouer en faveur des hommes de Decastel. En revanche, Youssef Msakni a pour une nouvelle fois tenu à marquer la partie par ses dribles et ses ouvertures. La charnière centrale composée des deux internationaux Lamrani et Zekroumi a été malmenée par l'attaquant tunisien mais a pu tenir bon et a épargné au MAS une mauvaise surprise. Une mauvaise surprise qui change de camp puisque l'Espérance, qui dominait jusque là, se voit démuni de son défenseur Mejdi Traoui à un moment crucial du match. Le joueur quitte la pelouse à la 62e minute et met les chances de ses coéquipiers en péril. Exploit Dès lors, on croyait que cette expulsion allait avantager le MAS et lui ouvrir la voie vers le succès africain. Alors qu'on s'acheminait vers une victoire du MAS, l'EST exhausse les vœux du petit nombre de supporters présents au stade, et égalise à la 10e minute du temps additionnel. Place à la fatidique séance des tirs au but, le MAS arrive enfin à l'emporter sur le score de 4 à 3 après deux tentatives ratées des Tunisiens contre une seule du MAS, qui succède au TP Mazembe et devient par ailleurs le deuxième club marocain à gagner ce titre, après le Raja de Casablanca en 2000. Ainsi, et après le Tunisien Nabil Maâloul avec l'Espérance de Tunis, Rachid Taoussi, qui réalise un triplet historique annonce l'arrivée d'une nouvelle vague entraîneurs nationaux. Il prouve, après ce succès inédit, qu'avec un peu de confiance, de soutien et d'accompagnement, les compétences locales arrivent à marquer leurs noms dans les plus grandes compétitions.