Le ministère de l'Education nationale a investi 29,5 milliards de dirhams pour son programme d'urgence, depuis son lancement jusqu'en 2012. Un budget conséquent qui a permis de réaliser des avancées importantes, aussi bien au niveau des indicateurs scolaires que sur le plan des autres composantes du programme. C'est ce qui ressort du rapport d'évaluation à mi-parcours du programme d'urgence de l'éducation nationale, rendu public mardi dernier lors d'une conférence de presse organisée à Rabat. Ainsi, « le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans a atteint 97,5 % pour l'année scolaire 2010-2011, contre 91,4 % en 2007-2008. Il en est de même pour la tranche d'âge 12-14 ans, dont le taux de scolarisation est passé de 71,3% à 79,1%. Pour la tranche d'âge 15-17 ans, ce taux est passé de 48,1% à 52,8% », lit-on dans le rapport. Autre réalisation enregistrée, se félicite le ministère de l'Education nationale, la réduction du taux d'abandon scolaire. Ainsi, ce taux, qui s'élevait à 5,4% en 2006-2007 dans les établissements de l'enseignement primaire, a baissé de manière significative pour atteindre 3,1% en 2009-2010. Les écoles de l'enseignement collégial ont connu de leur côté une diminution du taux d'abandon, de 13,4% à 10,8% pour la même période scolaire. Idem pour les établissements d'enseignement secondaire qualifiant, qui ont enregistré une baisse du taux d'abandon scolaire, de 14,5% à 9,2%. L'autre avancée concerne l'augmentation du nombre d' élèves scolarisés en 2010-2011. Ce chiffre a atteint 6 millions 380 élèves contre 6 millions d'étudiants en 2007-2008, soit une augmentation de 5,8%. Le ministère de l'Education nationale se félicite également du taux de réussite enregistré, notamment celui réalisé par les étudiants au baccalauréat. Ainsi, le taux de réussite est passé de 44,20% à 58,24%, soit un gain de 14,04 points. Nouvelles écoles Par ailleurs, le ministère note l'intérêt grandissant des étudiants pour les filières scientifiques et techniques. Un résultat obtenu aux efforts déployés, notamment dans le domaine de l'orientation des étudiants dans le choix des filières les plus prometteuses. Le rapport à mi-parcours du ministère de l'Education nationale dégage plusieurs indicateurs satisfaisants, notamment celui relatif à l'infrastructure scolaire. Le nombre d'établissements scolaires aussi bien publics que privés a connu une hausse. De nouvelles écoles ont été construites, d'autres ont subi une opération de restructuration et de réhabilitation. Le ministère a par ailleurs présenté l'état d'avancement du programme « Tayssir », destiné à lutter contre la déperdition scolaire via le soutien financier aux familles nécessiteuses. Le nombre d'élèves bénéficiaires de cette initiative est passé de 88 000 à 670 000 entre les années scolaires 2008-2009 et 2011-2012. Des avancées ont également été enregistrées dans l'approche pédagogique. Une question s'impose : trois ans après le démarrage, le programme d'urgence a-t-il atteint les objectifs escomptés ? « Malgré les résultats satisfaisants et les efforts déployés, des contraintes persistent encore, souligne les auteurs du rapport, notamment celles liées au ressources humaines et à la gestion des établissements scolaires ». Exemple : la mauvaise répartition géographique des enseignants dans les différentes régions, notamment entre les zones rurales et urbaines. Ainsi, le nombre global d'enseignants exerçant dans les différentes régions s'élève à 226 376 enseignants. Cependant, certaines régions connaissent un surplus d'enseignants, (globalement 5620), tandis que d'autres régions souffrent d'un déficit d'enseignants d'environ 7279. Pour rappel, le programme d'urgence a pour but d'accélérer la mise en œuvre de la réforme découlant de la Charte nationale d'éducation et de formation (CNEF). Les projets devaient se baser sur deux volets importants, à savoir la consolidation des acquis et les réajustements à opérer. De façon plus claire, le Programme d'urgence a pour objectif de généraliser la scolarisation et d'améliorer la qualité de l'enseignement et le rendement du système éducatif. Les bénéficiaires directs sont les élèves, le personnel enseignant, administratif et de service ainsi que les structures centrales et décentralisées du ministère.