Evénement sportif phare de 2012, la Coupe d'Afrique des nations suscite de la joie sur tout le continent africain. A Libreville, les grands travaux réalisés ont changé le visage de la ville, et l'équipe des Panthères nourrit tous les espoirs. Rencontre avec les habitants de Libreville. L'ivresse du ballon rond bat son plein à Libreville. Difficile de rater les pancartes le long des routes et les attirails colorés arborés par les supporters dans la rue. Dans les transports, les matches sont sur toutes les lèvres. On commente les scores et on se lance dans des prévisions pour les suivants. « L'ambiance est magnifique pour les Gabonais mais aussi pour les étrangers » estime Djibo, 44 ans, commerçant dans le quartier de Petit Paris. « La CAN nous donne vraiment de la joie », résume Sylvie, vendeuse à la zone industrielle. Pas de doute, la CAN met du baume au cœur des Gabonais. « Les Gabonais ont retrouvé l'espoir. Il y a enfin de la confiance dans les Panthères alors qu'avant, ce n'était pas ça », s'exclame avec enthousiasme Stéphanie, pharmacienne de 35 ans. Une ville transformée Outre la joie de voir l'équipe nationale jouer à domicile, nombreux sont les Gabonais qui se réjouissent également des grands travaux entamés dans la ville à l'approche de la CAN. « La ville est vraiment transformée », constate Stéphanie. Premier grand changement : les routes. « Il y a moins d'embouteillages. Des routes ont été goudronnées, comme ici à Petit Paris. Des échangeurs et routes secondaires rendent la circulation plus facile », commente au volant Moussa, chauffeur de taxi de 41 ans. Deuxième évolution, nécessaire à l'accueil de la CAN : de nombreux hôtels ont été construits. Si certains n'ont pas été finis à temps, les nouveaux sont en revanche souvent très chers, et leur nombre reste encore insuffisant pour accueillir toutes les délégations, nuance toutefois une source de l'organisation. En parallèle, pour présenter aux visiteurs un meilleur visage de la ville, de grandes opérations de nettoyage ont été organisées. Petit bémol, les travaux ont été lancés tardivement, et certains ouvrages n'ont pas pu être terminés pour le lancement de la CAN. Ainsi, les échangeurs n'ont pu être mis en service que quelques jours avant l'ouverture. « Ils ont commencé trop tard, mais mieux vaut tard que jamais », déclare en riant Awa, jeune vendeuse de tissus malienne installée au Gabon. « Il y a eu aussi un peu de gâchis. De l'argent aurait pu aller aux indigents ou aux hôpitaux » regrette Elisa, aide médicale. « Mais il faut bien commencer par quelque chose. Espérons que l'émergence soit au rendez-vous, comme le promet le président » souhaite de son côté Huguette, commerçante. Contretemps En attendant de voir les travaux se terminer, les habitants de Libreville vivent pleinement les matches de la CAN. Ce vendredi soir, du côté du quartier Petit Paris, les commerçants et habitants se retrouvent près d'un écran pour regarder le match contre le Maroc. L'ambiance bon enfant est au rendez-vous, et ce soir, tous les espoirs sont permis. « Les Panthères vont gagner, c'est sûr », prédit Moussa, en se fendant d'un large sourire. Polémique autour du coût Tant au Gabon qu'en Guinée équatoriale, de grands travaux ont été réalisés, pour un coût controversé. A Libreville, le prix annoncé par le gouvernement est de 370 milliards de francs CFA alors que l'opposition parle de 500 milliards. Du côté de Malabo, on avance le chiffre de 15 milliards de francs CFA, un budget plutôt dérisoire comparé au voisin gabonais. Des chiffres qui ne manquent pas de faire couler de l'encre dans les médias et d'interroger sur la transparence des comptes.